À Pau, la COP 21 paraît bien loin

A Pau se déroulait du 5 au 7 avril 2016 le sommet international MCE Deepwater Development, rassemblement des grandes entreprises du pétrole et du gaz du monde entier afin de mettre en place leurs stratégies d’exploitation d’hydrocarbures offshore. A peine quatre mois après la fin de la COP21, ce sommet des « fossoyeurs du climat » est du plus mauvais effet, comme le rappelle dans une tribune publiée sur le Huff Post ce 6 avril les eurodéputés Europe Écologie.
Jusqu’au 7 avril se tient à Pau le sommet international MCE (Marine, Construction and Engineering) Deepwater Development. Ce rassemblement de toutes les grandes entreprises du pétrole et du gaz du monde entier (Total, Shell, Exxon, BP, etc.) vise à mettre en place leurs stratégies pour exploiter encore davantage les réserves d’hydrocarbures enfouies dans les profondeurs des océans.

Parallèlement, à l’appel de plusieurs ONG et mouvements sociaux, des écologistes de tous horizons se sont donnés rendez-vous pour dénoncer et tenter de bloquer ce sommet des « Fossoyeurs du climat ». Ils réclament notamment un moratoire pour l’exploitation offshore des hydrocarbures, beaucoup trop dangereuses tant pour les fonds marins et leur biodiversité, que pour les rivages et naturellement le climat. A l’heure où ces lignes sont rédigées, des violences policières sont signalées tandis que des militaires ont été déployés en renfort autour du Palais Beaumont où se tient le sommet. Avec l’état d’urgence en toile de fond, les pouvoirs publics semblent bien décider à étouffer dans l’œuf cette contestation en se servant de toute la panoplie répressive disponible.

Pourtant sur le fond, ces citoyens ont parfaitement raison! Nous sommes en état d’urgence climatique. Ce qui devrait relever de la délinquance et de la criminalité, ce sont bien ces grandes entreprises du pétrole et du gaz qui se réunissent pour continuer de polluer notre planète et ses océans et augmenter les effets de serre, alors que tous les voyants sont au rouge et que l’objectif décidé à la COP 21 est en totale contradiction avec la poursuite même de leurs activités offshore.

Moins de quatre mois après la fin de la COP 21 à Paris et son « accord historique » sur le climat, dont l’objectif est, rappelons-le, de maintenir le réchauffement « bien en-deçà des 2°C », les multinationales les plus pollueuses de la planète se retrouvent donc tranquillement dans une petite ville du Sud-Ouest de la France pour continuer leur business as usual.

L’objectif officiel de ce « Davos des énergies fossiles » est affiché très clairement: « réussir une baisse significative des coûts pour que l’industrie opérant en mer profonde puisse rester compétitive ». Encore un chantage à l’emploi en perspective. Le dérèglement climatique, la protection des océans et plus généralement la prise en compte de l’environnement, ce n’est absolument pas leur affaire. L’important pour les foreurs, c’est que ça coule! Continuer coûte que coûte, malgré un prix du pétrole au plus bas, d’explorer jusqu’à la dernière goutte de pétrole disponible pour le profit.

Cette obstination sourde à tous les cris d’alarme n’est pas sans rappeler le comportement d’un toxicomane qui, contre toutes les évidences, est prêt à tout pour obtenir sa dernière petite dose. La différence notable est qu’un toxicomane met en danger sa propre santé, alors que les pétroliers réunis à Pau mettent en danger toute la planète.

La suite et fin sur Le Huff Post

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