Asile : coup de force de la droite européenne

6 avril 2011
Suite à l’adoption par le Parlement européen du rapport sur des normes minimales sur la procédure d’octroi et de retrait de la protection internationale, Hélène Flautre, députée européenne du Groupe Verts-ALE, membre de la Commission des Libertés Civiles, estime que :
COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, le 6 avril 2011

 » Le rapport adopté aurait pu être une excellente nouvelle pour la protection des demandeurs d’asile en appelant par exemple à des délais de recours plus ambitieux, de nouvelles garanties pour les mineurs, une clarification du rôle des autorités de détermination, le renforcement de la gratuité de l’aide juridique .

Toutefois, la droite européenne a une fois de plus tenté de torpiller de telles avancées et a réussi à élargir les cas d’application de la procédure accélérée et à réintroduire la possibilité de listes nationales de pays d’origine sûrs. Elle fait ainsi le jeu de l’arbitraire et l’absurdité de telles listes : rappelons ici que seul le Ghana figure communément dans les listes nationales existantes de pays d’origine sûr. Le PPE s’est ainsi fait le porte parole des Etats membres les plus rétrogrades .

Les pratiques discrétionnaires et disparates de ces Etats, trop souvent violatrices des droits de ces personnes, comme le montre la récente décision d’une Cour allemande d’interdire le renvoi de demandeurs d’asile vers l’Italie, car leur sécurité individuelle n’y est pas garantie durant la procédure d’asile, nous rappellent l’urgente nécessité d’un système européen d’asile ambitieux et pleinement respectueux des droits. Le cap de 2012 doit être maintenu et il serait totalement irresponsable de la part des Etats membres de continuer à bloquer les avancées vers l’adoption d’un tel système.

Si les discussions au Conseil achoppent sur ce texte, il ne saurait être question pour la Commission de sortir de l’impasse par une nouvelle proposition au rabais, qui jouerait de complaisance avec les violations commises par les Etats membres et sacrifierait les droits de ces personnes sur l’autel de la rigueur budgétaire, argument peu convaincant principalement avancé par les Etats membres récalcitrants. « 

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