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Commissaire Avramopoulos: la Méditerranée n’est pas un cimetière, l’Europe doit revoir sa politique migratoire!

1 octobre 2014
Depuis le début de l’année 2014, au moins 3000 personnes ont péri en mer Méditerranée, et encore il ne s’agit là que des corps qui ont été retrouvés. C’est déjà quatre fois plus qu’en 2013, six fois plus qu’en 2012, et le double de 2011 – l’année des « printemps arabes ». Ainsi, depuis 1988, plus de 21 000 personnes ont disparu. Les personnes qui effectuent la traversée au péril de leur vie sont le plus souvent des réfugiés demandeurs d’asiles qui fuient les persécutions dans leur pays, et les premiers pays de transit sont la Grèce, l’Espagne et l’Italie.

Ces dernières années, l’Europe a essentiellement externalisé les politiques migratoires européennes aux pays des rives sud de la Méditerranée, sans s’autoriser à lutter contre ce trafic d’être humain à la source.
 
Face à la transformation de la mer Méditerranée en cimetière marin, l’Union européenne doit revoir d’urgence sa politique migratoire pour mettre fin à ces drames qui ne laisse plus personne indifférent.  Suite aux naufrages d’octobre 2013 au large de l’ile de Lampedusa, il y a un an, l’Italie  a mis en place temporairement l’opération militaire Mare Nostrum pour mettre fin à l’hécatombe, ou du moins mettre un garrot sur l’hémorragie. En parallèle, l’agence européenne Frontex patrouille dans les mêmes eaux répondant à son mandat de contrôleur des frontières : elle surveille, détecte et intercepte les embarcations indésirables. Frontex n’intervient pas ou peu dans le cadre des sauvetages laissant les services nationaux de sauvetage intervenir. Des initiatives privées ont même émergé pour compenser l’absence de réaction adéquate des États, comme la Migrant Offshore Aid Station financée par des philanthropes.
 
Derrière ces tragédies se cache la mise en œuvre des politiques migratoires européennes actuelles qui rendent dangereuses l’accès au territoire européen et développent la mise en place d’organisations criminelles qui profitent de la situation difficile des personnes en migration. Certaines s’approprient des centres de rétention pour profiter des généreuses subventions offertes par l’Union européenne et déclarent un nombre supérieur de réfugiés accueillis. D’autres profitent de cette main d’œuvre servile, car les droits fondamentaux ne sont pas garantis par les États membres, en les faisant travailler dans des conditions effroyables pour un salaire de misère. Détenus dans des conditions visant à leur faire passer l’envie de revenir, les migrants craquent et les révoltes se font chaque jour plus nombreuses.
 
Après avoir épuisé tous les recours sécuritaires possibles de lutte contre l’immigration irrégulière et permis l’enrichissement d’organisations criminelles, l’Europe doit se résoudre à l’inéluctable : revoir sa politique migratoire. Et mettre fin à ce drame humain: plus nous mettons des barrières à l’immigration régulière, plus nous les poussons à prendre des risques mortels. Ce qu’aucun d’entre nous ne peut cautionner.
 
Pour cette raison, plusieurs eurodéputées de différents groupes politiques ont invité M. Alexandre Georges, qui a vécu à Lampedusa et assisté aux premières arrivées d’immigrés. Suite à un périple de trois ans en kayak, sur les traces des migrants, de la Tunisie à Bruxelles en passant par l’île de Lampedusa, il vient s’adresser aux institutions européennes pour rendre compte de ces trois années d’enquête sur le terrain.

Avec:
Michèle Rivasi (FR), eurodéputée Verts-ALE, Vice-Présidente de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
Alexandre Georges, citoyen européen et fondateur du mouvement  « Kayak pour le droit à la vie »
Cécile Kyenge (IT), eurodéputée socialiste, ancienne ministre pour l’Intégration, membre de la Commission LIBE
Laura Ferrara (IT), eurodéputée EFDD (Mouvement 5 étoiles), membre de la Commission LIBE et DROI
Marie-Christine Vergiat (FR), eurodéputé GUE, membre de la Commission AFET, DROI et LIBE
Cécile Vanderstappen, réseau Migreurop.

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