Conseil Environnement : les Ministres doivent continuer de défendre l’ambition affichée par l’UE lors de la COP21

4 mars 2016
Les ministres de l’Environnement se sont réunis aujourd’hui en Conseil Environnement pour débattre de l’analyse publiée le 2 mars par la Commission européenne sur les conséquences de la COP21 pour les politiques climatiques européennes. L’analyse de Yannick JADOT.
Mercredi 2 mars, la Commissions européenne a publié une analyse très décevante sur les conséquences de la COP21 pour les politiques climatiques européennes, affirmant que les objectifs européens jusqu’en 2030 permettent d’atteindre les aspirations que l’UE s’est fixée, alors que l’on sait que les contributions actuelles nous amène vers un scénario de réchauffement de plus de 3°C! La Commission européenne, qui a été un acteur clé des négociations internationales sur le climat pendant des années, est en train d’opérer une contre-révolution fissile dangereuse, et opte pour une attitude plus que discutable, à peine quelques mois après la signature de cet accord historique.

Les ministres de l’Environnement se sont réunis aujourd’hui en Conseil Environnement pour en débattre, avant que les chefs d’État et de gouvernement ne s’y consacrent lors du sommet des 17 et 18 mars. Je me félicite de la position de certains Ministres qui ont critiqué le manque d’ambition de cette analyse et qui recommandent la soumission d’une contribution déterminée au niveau national (NDC) plus ambitieuse en 2020, à la hauteur des défis auxquels nous faisons face.

L’UE ne peut plus se permettre d’hésiter et doit redéfinir une feuille de route qui assurera la décarbonisation de nos économies à l’horizon 2050, avec la mise en place d’objectifs intermédiaires pour 2020 et 2030 viables et adéquats.

N’oublions pas que selon le GIEC, une réduction de 80% de nos émissions à l’horizon 2050 (si l’on parvient à une diminution de 40% en 2030) nous mènera à un réchauffement évalué entre 2 et 2,4°C. Si l’on souhaite rester sous la barre des 2°C, des politiques ambitieuses en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique à moyen et long terme sont essentielles. L’Accord de Paris est un accord global qui doit signer la fin de nos économies carbonées.

Si le chemin pour y parvenir est beaucoup trop flou, l’accord instaure plusieurs outils très utiles, et l’UE le sait. Nous devons absolument nous assurer que l’inventaire des ambitions qui sera réalisé en 2018 soit le moment où les pays européens améliorent leurs engagements avant leur soumission en 2020, évitant ainsi de bloquer ces engagements à un faible niveau d’ambition jusqu’en 2030.

Appliquer la décision et l’Accord de Paris, c’est s’engager au plus tôt. Et l’UE doit être exemplaire. C’est pourquoi j’appelle ainsi l’ensemble des responsables politiques qui se réuniront le 17 et 18 mars prochain à faire preuve de courage politique et de détermination pour marquer l’histoire et transformer nos sociétés à bout de souffle.

Yannick Jadot, député européen, porte-parole du groupe des Verts/ALE sur le climat

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