Daniel Cohn-Bendit : « Pas de libre circulation des capitaux sans libre circulation des personnes »

11 février 2014
Les électeurs suisses se sont prononcés « contre l’immigration de masse » à une très courte majorité, dimanche. A 50,34 % des voix, ils se sont également déclarés favorables à la réintroduction de quotas d’immigrés pour les citoyens de l’Union européenne. Pour les eurodéputés écologistes qui déplorent ce choix, le principe de la libre circulation des personnes est fondamental en Europe et doit être une condition préalable à une bonne coexistence entre les citoyens et les nations.
Pour Daniel Cohn-Bendit, eurodéputé EELV et coprésident du groupe des eurodéputés Verts/ALE :

« L’Union européenne doit être très claire à ce sujet : il n’y a pas de libre circulation des marchandises et des capitaux sans libre circulation des personnes. Les accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE ne seront plus valables si la Suisse impose des quotas pour la circulation des personnes. Si elle impose des quotas pour les personnes, il faudra qu’elle impose également des quotas pour les transactions bancaires et ses exportations vers l’UE. »

Rebecca Harms, eurodéputée allemande et coprésidente du groupe des eurodéputés Verts/ALE, a pour sa part estimé que :

« Même si les électeurs suisses ont dit oui de justesse, les résultats de cette ‘votation’ laissent pensif. La Suisse se trouve désormais dans une situation délicate. Tout en respectant le choix de ses citoyens et citoyennes, elle doit se conformer aux Traités. L’UE ne peut pas accepter que soit abandonné le principe de la libre circulation car si il est et reste un principe fondamental, il doit être une condition préalable à une bonne coexistence entre les citoyens et les nations.

L’UE doit défendre la liberté de mouvement. La Suisse doit clarifier ses relations avec l’UE. Il faut que soit menée, au sein de l’UE, une politique de lutte contre la peur de l’avenir qui s’est révélée à travers cette consultation. La ‘votation’ d’hier prévoit également une restriction concernant l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés. Cela constitue une violation flagrante de la Convention de Genève et du principe de non-refoulement. L’UE doit également défendre la Convention de Genève. »

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