Emploi et formation des jeunes : la « Garantie jeunesse » fait son chemin

Le 16 janvier, le Parlement européen adoptait une résolution sur la « Garantie européenne pour la jeunesse ». Elle devrait permettre aux jeunes au chômage depuis plus de quatre mois d’accéder à un travail, une formation ou un apprentissage. Le texte appelle les ministres de l’emploi de l’Union européenne à adopter cette recommandation lors du conseil février 2013. Réactions de Karima Delli et Malika Benarab-Attou.
Aujourd’hui, un jeune Européen sur cinq est au chômage sur le marché du travail. Une génération toute entière est sacrifiée sur l’autel de l’austérité, avec près de 14 millions de jeunes de moins de 30 ans en Europe ni dans l’emploi, ni dans une formation. Face à ces chiffres dramatiques, la « Garantie jeunesse » proposée par la Commission européenne, et soutenue aujourd’hui par le Parlement européen, a pour objectif de garantir aux jeunes un emploi ou une passerelle vers le monde professionnel, leur donnant ainsi la possibilité de rester actif et de découvrir le marché du travail. En 2010, l’eurodéputée écologiste danoise Emilie Turunen préconisait déjà la mise en place de ce dispositif.

La résolution du Parlement européen précise que les programmes de cette « Garantie jeunesse » devront être financés via le Fonds social européen notamment dans des pays comme l’Espagne ou la Grèce où le taux de chômage des jeunes s’élève à plus de 50 %. Elle propose également que la Commission européenne incite les Etats-membres à concrétiser cette garantie jeunesse, en soutenant par exemple des partenariats dans les Etats-membres, entre le milieu de l’enseignement, les organismes de formation, les services publics de l’emploi et les associations de jeunes… ou encore en facilitant le dialogue avec des Etats qui ont déjà mis en place ce genre de programme (comme la Finlande, la Suède ou encore l’Autriche).

Pour les écologistes, la Garantie ne fonctionnera qu’à deux conditions : la mise en place d’un revenu d’autonomie, parce que trop de jeunes sont obligés de travailler à côté de leurs études ou de leur formation, ce qui conduit nombre d’entre eux à l’échec ; et la mise en place de règles strictes pour encadrer les stages.

C’est aux Etats d’agir

Désormais, la balle est dans le camp des Etats-membres : « Les gouvernements doivent faire preuve d’une réelle volonté politique et engager les financements nécessaires à la mise en place de programmes de la Garantie jeunesse : le coût de l’inaction des gouvernements serait aujourd’hui estimé à près de 150 milliards d’euros pour la société ! », estime Malika Benarab-Attou, membre de la commission Education et Culture. « La Garantie pour la jeunesse, portée par les Verts depuis des années, est une mesure qui marche aujourd’hui au Danemark et en Autriche. Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, s’est engagé lors de la grande Conférence nationale contre la pauvreté à la mettre en œuvre rapidement », poursuit Karima Delli, membre de la commission Affaires sociales où a été négocié ce texte.

Le 28 février 2013, les ministres de l’Emploi et des Affaires sociales de l’Union européenne, réunis au sein du Conseil, doivent voter une recommandation sur la mise en œuvre de programmes pour une garantie sur la jeunesse. A ce jour, tous les états-membres ne souhaitent pas soutenir cette recommandation. Pour cette raison, Malika Benarab-Attou et Karima Delli ont interpellé le Ministre français, Michel Sapin, pour s’assurer du soutien de la France à la garantie pour la jeunesse. « Le rôle de la France sera essentiel dans ce débat pour convaincre ses partenaires européens de l’urgence d’un geste politique en faveur des jeunes », estiment les eurodéputées vertes dans ce courrier. « Monsieur le Ministre, la parole est à vous ! »

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