En Syrie et en Irak, un crime contre l’humanité ET contre son patrimoine

30 avril 2015
Le Parlement européen se joint aujourd’hui à l’Unesco et au Conseil de Sécurité de l’ONU pour lancer un appel à lutter contre la destruction intentionnelle du patrimoine archéologique et culturel à l’œuvre en Syrie et en Irak. Avec le saccage du musée de Mossoul et la destruction au bulldozer et à l’explosif des sites archéologiques de Nimrud et de Hatra, dans le Nord de l’Irak, nous assistons bien à un véritable « nettoyage culturel » qui vise à détruire les fondements ethniques, culturels et religieux de sociétés multi-millénaires que certains groupes terroristes et fanatiques aimeraient voir disparaître. 

Pour Pascal DURAND, député européen EELV:

« L’Irak et la Syrie couvrent une grande partie de l’ancienne Mésopotamie et recèlent de trésors archéologiques vieux de plusieurs milliers d’année que l’Etat islamique peut librement détruire et piller pour financer ses actes terroristes. 90% du patrimoine culturel syrien serait aujourd’hui menacé de destruction ou de vol. Or ce n’est sûrement pas de la seule responsabilité de l’Etat islamique comme certains le prétendent. Le régime de Bachar el-Assad a également une immense part de responsabilité dans cet état de fait. Je regrette fortement que la majorité conservatrice de ce Parlement ait refusé de reconnaître cette responsabilité partagée, préférant se concentrer sur le groupe État islamique et ainsi alimenter la théorie d’un « choc des civilisations » faisant le jeu des terroristes comme du régime syrien. J’aimerais rappeler que les trésors des villes d’Alep, de Damas, de Bosra, le site de Palmyre, les forteresses de Qal’at al-Hosn et Qal’at Salah El-Din en Syrie avaient été classés en juin 2013 sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco.

L’UE doit d’urgence mettre tout en œuvre pour lutter contre ce nettoyage culturel qui sévit en Syrie et en Irak et vient s’ajouter aux massacres et violences atroces perpétrés contre les populations civiles. L’UE doit également lutter contre le trafic illégal d’œuvres qui alimente toutes les parties prenantes au conflit dans la région et ce spécialement sur le marché européen. Le trafic illégal de biens culturels est désormais le troisième plus gros trafic illégal au monde, derrière celui des armes et de la drogue. L’UE doit également défendre une extension de la définition de crime contre l’humanité pour l’étendre à des actes visant le patrimoine mondial de l’humanité, comme le demande la directrice générale de l’Unesco Irina Bokova, qui réclame également que la Cour pénale internationale se saisisse de ce cas.« 

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