En matière de transports, l’Union pour l’Energie reste dans le flou

25 février 2015
En prévision du Conseil européen de mars prochain, la Commission européenne vient de présenter les grandes lignes de son projet d’Union européenne pour l’Energie, en même temps qu’elle annonçait sa feuille de route pour la COP 21. Ce projet d’Union pour l’énergie, s’il est pavé de bonnes intentions, semble pourtant loin de répondre aux urgences auxquelles l’Union européenne et le monde entier sont confrontés aujourd’hui. En particulier, la partie consacrée aux transports reste cantonnée à une série d’annonces particulièrement vagues.

Karima DELLI, eurodéputée écologiste et porte-­?parole des Verts au sein de la Commission Transports du Parlement européen, regrette ce manque de concret dans les annonces de la Commission européenne:

« Evidemment, les intentions affichées sont incontestablement positives: la baisse des émissions de CO2 des transports est une nécessité que chacun partage désormais, dans un secteur qui contrairement à l’agriculture et l’industrie, a vu les siennes augmenter de 30% depuis 1990. Et les moyens pour y parvenir sont assez consensuels pour que personne ne les conteste, qu’il s’agisse du report modal, du principe pollueur-­?payeur, de la fiscalité verte sur les carburants, ou du projet ferroviaireinnovantShift2Rail. Seul oubli pour le moins surprenant, l’aérien reste hélas exempt de tout effort pour améliorer les performances énergétiques du secteur.

En revanche, il est regrettable que la Commission se contente d’afficher de bonnes intentions, quand le moment est plus que jamais de passer à l’action! De même qu’en matière d’énergie, la Commission en reste au statu quo avec pour piliers le gaz, le charbon et le nucléaire, il y a fort à parier que le tout-­?routier restera encore la norme pour les transports en Europe, dans les mois et années qui viennent. C’est en tout cas ce que laisse présager le plan d’investissement européen initié par Jean-­?Claude Juncker, dont le gros des projets en matière de transports concerne des infrastructures routières.
Cela trahit hélas le peu de considération qu’ont les dirigeants européens pour la lutte contre le réchauffement climatique d’une part, et pour le rôle que pourraient jouer les transports dans cette lutte, d’autre part. Il y a pourtant urgence: l’Union européenne doit s’engager et lancer enfin une véritable initiative en matière de lutte contre le réchauffement climatique, fondée sur une révolution des transports. C’est sa crédibilité qui en dépend, à peine dix mois avant le sommet de la COP21.
»

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