Fermeture de Fessenheim : enfin, mais pour combien de temps ?

24 janvier 2017
Le conseil d’administration du groupe EDF a donné son feu vert à l’accord d’indemnisation pour une fermeture anticipée de la plus vieille centrale de France.
 
Réaction de Michèle Rivasi :

« Le nucléaire français est dans un état calamiteux, et cette décision vient de le prouver magistralement. Alors que l’État était privé de son vote au sein du Conseil d’administration, les administrateurs indépendants n’ont eu d’autre choix que de s’opposer aux administrateurs salariés. Pourquoi ? Parce que le rapport de force était en faveur de l’État qui doit fournir cette année deux précieuses autorisations d’exploitation, tant pour la centrale de Paluel suite à la chute d’un générateur de vapeur qu’à Flamanville où les travaux de l’EPR ont dépassé les 10 ans autorisés pour sa création.

Les écologistes peuvent se réjouir de l’annonce de la fermeture annoncée de la centrale de Fessenheim mais ils ne peuvent que déplorer la situation énergétique de la France. Aujourd’hui, nous sommes en train de brader les participations de l’État dans certaines entreprises pour financer le gouffre sans fond du nucléaire : des millions d’euros de dividendes finiront dans la poche d’actionnaires privés suite à la cession de 4,1% d’Engie, alors que l’action est au plus bas. En bref, on déshabille Engie et EDF pour habiller Areva, au risque de gripper l’ensemble de nos champions énergétiques. Et pendant ce temps les champions européens des renouvelables investissent dans un secteur d’avenir qui créé des emplois tout en garantissant une véritable indépendance énergétique, sans risque d’accident nucléaire. N’oublions pas que la destruction d’emplois dans la filière nucléaire impliquera forcément la création d’autres emplois, tant dans la filière nucléaire (démantèlement) qu’ailleurs (énergies renouvelables), comme l’implique la destruction créatrice d’emplois théorisée par Schumpeter ».

Et Michèle RIVASI de conclure : « Je tiens à rappeler que l’accord signé entre EELV et le PS en novembre 2011 stipulait « un arrêt immédiat de Fessenheim » et d’autres dispositions en matière de nucléaire. Il fut par la suite raboté sous l’influence du lobby nucléaire (disparition d’une référence au MOX). Par contre, la fermeture de Fessenheim était bien l’engagement 41 de Hollande, un engagement qu’il a pris devant les Français et non devant les écologistes. Un engagement qui pourrait malheureusement finir en renoncement puisque cette fermeture trop tardive pourrait permettre à l’opposition de relancer la centrale après une longue procédure ».

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