«Flottille de la liberté» : le bateau français en route, seul, vers Gaza

6 juillet 2011
Le «Dignité Al-Karama», un bateau français avec à son bord douze militants pro-palestiniens, dont le leader d’extrême gauche Olivier Besancenot et l’eurodéputée écologiste Nicole Kiil-Nielsen, a pris mardi la direction de Gaza. Cette grosse vedette de 19 m est la seule embarcation de la « flottille de la liberté » à avoir réussi à fausser compagnie aux autorités portuaires grecques.
«Flottille de la liberté» : le bateau français en route, seul, vers Gaza

Publié le 05.07.2011, 14h49 | Mise à jour : 21h06

Le «Dignité Al-Karama», un bateau français avec à son bord douze militants pro-palestiniens, dont le leader d’extrême gauche Olivier Besancenot et l’eurodéputée écologiste Nicole Kiil-Nielsen, a pris mardi la direction de Gaza. Cette grosse vedette de 19 m est la seule embarcation de la « flottille de la liberté » à avoir réussi à fausser compagnie aux autorités portuaires grecques.

Une dizaine de bateaux devaient rallier cette ville palestinienne et sa région, placées sous blocus israélien depuis 2007 et l’arrivée au pouvoir du Hamas. Le «Dignité Al-Karama» attend désormais dans les eaux internationales, la venue d’autres navires qui devaient appareiller d’Athènes pour protester contre la politique de l’Etat hébreu et acheminer de l’aide humanitaire aux Gazaouis.

Mais sous la pression d’Israël qui avait menacé d’utiliser la force contre ce convoi de militants pro-palestinien, le 1er juillet le gouvernement grec a finalement décider d’empêcher leur départ, se disant préoccupé «par la protection de la vie humaine». Fin mai 2010, neuf militants turcs avaient été tués lors d’affrontements survenus pendant l’arraisonnement par la marine israélienne d’un ferry turc, le «Mavi Marmara», navire-amiral d’une précédente flottille.

Athènes a proposé à l’Autorité palestinienne d’assurer elle-même le transfert vers Gaza de l’aide humanitaire rassemblée par la flottille. Le secrétaire du ministère grec des Affaires étrangères, l’ambassadeur Ioannis Zepos, a détaillé mardi cette proposition aux ambassadeurs des pays arabes en Grèce.

Le bateau français dans l’attente de consignes. Le «Dignité Al-Karama» a réussi à échapper aux autorités grecques, car il était le seul de la flottille à n’avoir pas été officiellement répertorié comme allant vers Gaza. Mardi matin, Jean-Claude Lefort, ancien député communiste et porte-parole du collectif Un bateau pour Gaza, a annoncé que l’embarcation «s’avançait vers Gaza». Les passagers attendaient mardi après-midi les consignes de la coordination internationale. Le représentant des organisateurs grecs, Dimitris Plionis, a confirmé que l’objectif était que le bateau français attende «dans les eaux internationales d’être rejoint par les autres navires de la flottille». Selon lui, seuls six bateaux, sur une dizaine au départ, restaient impliqués. Mardi après-midi, un autre bateau gréco-suédois-norvégien, le «Juliano», faisait des préparatifs pour quitter un port près d’Athènes. Les organisateurs se refusaient à en dire plus sur l’opération dans la soirée.

Le Quai d’Orsay réprouve le départ du «Dignité Al-Karama» . Les autorités françaises ont fait part de leur réprobation : «L’envoi de bateaux à Gaza est une mauvaise idée. Une nouvelle flottille ne peut qu’attiser les tensions», a déclaré à la presse Romain Nadal, un porte-parole du Quai d’Orsay. Il a par ailleurs rappelé que la France avait «condamné le blocus israélien sur Gaza».

Deux navires déjà arraisonnés. La police portuaire grecque avait arraisonné vendredi l’américain «Audacity of Hope» et lundi le canadien «Tahrir» alors qu’ils quittaient le premier le port du Pirée, le second le port crétois d’Aghios Nikolaos. Le capitaine du premier bateau, arrêté vendredi, a été relâché mardi après avoir été déféré devant un procureur du Pirée, sans aucune charge sinon d’ordre administratif. Un Australien et deux Canadiennes, arrêtés eux lors de l’opération contre le Tahrir, restaient mardi détenus provisoirement en Crète.

A Athènes, l’ambassade d’Espagne occupée par des militants pro-palestiniens. Faute de pouvoir naviguer en direction de Gaza, quatre Espagnols militants pro-palestiniens occupent ce mardi l’ambassade de leur pays à Athènes. Par cette action «symbolique, iIs veulent que nous demandions au gouvernement espagnol de faire pression sur Athènes pour autoriser le départ de la flottille vers Gaza», a indiqué une source diplomatique ibère à l’AFP. Ils demandent. Une dizaine de sympathisants restaient devant le bâtiment, situé en contrebas de l’Acropole.

Un rendez-vous international vendredi à l’aéroport de Tel-Aviv sous haute-tension. Des militants pro-palestiniens américains ou européens, dont 300 Français, ont annoncé sur le site internet bienvenuepalestine.com leur intention d’affluer vendredi 8 juillet à l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv pour se rendre dans les territoires palestiniens. Ce mardi, le ministre israélien de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovitch, qui les a qualifiés de «hooligans», a annoncé qu’ils «seront immédiatement renvoyés dans leur pays». Jusqu’ici, les médias hébreux avaient indiqué les vols attendus vendredi en provenance d’Europe seront dirigés vers un terminal séparé et tous les passagers soumis à une fouille minutieuse.

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