Forages offshore : une occasion manquée pour la sûreté des plateformes pétrolières et gazières européennes

21 mai 2013
Trois ans après la catastrophe pétrolière de Deepwater Horizon, le Parlement européen a voté aujourd’hui en faveur d’une nouvelle réglementation encadrant les activités des plateformes pétrolières et gazières en haute mer (offshore). Pour les eurodéputés Verts/ALE, le texte proposé est loin de répondre aux enjeux d’une activité dont les risques démesurés méritent un encadrement exemplaire.
Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, exprime ses regrets :

« La directive adoptée aujourd’hui a manqué d’ambition et ne permet pas un encadrement fiable des forages offshore dans les eaux européennes. Le cadre réglementaire proposé sera loin de contraindre les pratiques habituelles des opérateurs comme des organisations de certification. Bref le ‘business as usual’ a prévalu, sous l’impulsion de l’industrie et des Etats-membres particulièrement intéressés par les forages offshore (Danemark, Hollande, Royaume-Uni) : nous devions avoir un règlement, nous écopons d’une directive.


La responsabilité financière de l’industrie devait être étendue aux dommages civils suite au vote du Parlement européen, on ne retiendra que les dégâts environnementaux finalement. L’indépendance des évaluations de sûreté devait elle aussi être assurée, finalement non. Un moratoire sur les forages en Arctique avait été voté en commission Environnement, et puis quoi encore ? Lors du trilogue, le Conseil européen a tout simplement refusé ces améliorations proposées par les écologistes et acceptées par leurs pairs du Parlement européen. C’est un véritable déni de démocratie européenne.

L’ensemble de nos efforts visait à faire sortir la certification des installations du giron national, car ce sont bien les conflits d’intérêts qui avaient mené à la catastrophe dans le Golfe du Mexique. En dotant l’Agence européenne de sécurité maritime (EMSA) de compétences élargies en matière de supervision et de nouvelles prérogatives en matière de certification, nous aurions permis une véritable culture de sûreté européenne, basée sur les meilleurs standards de sécurité. Le risque de marée noire est une menace transfrontalière qui devrait être traitée comme telle. Finalement, nous avons perdu la majeure partie des propositions faites en matière de prévention, l’EMSA n’aura finalement qu’un rôle de coordination à jouer après la catastrophe. Un tel manque de volontarisme déçoit forcément. »

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