Gabon : l’élection présidentielle en question au Parlement européen

Cette semaine, à l’initiative des écologistes européens, le Parlement européen débattait de la nouvelle crise électorale et démocratique au Gabon suite à la ré-élection controversée d’Ali Bongo le 31 août 2016. A cette occasion, nous recevions des représentants de la société civile gabonaise à Strasbourg.
 
Il y a quelques mois, Michèle RIVASI avait déjà reçu Jean Ping à Bruxelles pour parler de la répression pré-électorale que subissaient les différentes forces d’opposition à Ali Bongo. Suite à cet entretien, elle avait adressé un courrier avec son collègue Louis Michel, Président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, pour demander à ce qu’une mission d’observation électorale de l’UE se rende sur place pour pouvoir témoigner des conditions dans lesquelles s’est tenue la campagne puis les élections.

Cette mission d’observation électorale de l’UE a d’ailleurs rendu un premier examen très critique de la situation, dénonçant un manque de transparence, l’absence de confiance des membres de l’opposition et de la société civile dans l’impartialité des institutions en charge de l’organisation des élections, ainsi qu’un contexte politique très tendu qui nécessiterait aujourd’hui un vrai dialogue serein et apaisé dans l’intérêt de l’ensemble du peuple gabonais.

L’UE doit convaincre le gouvernement gabonais à faire toute la transparence sur cette élection

C’est d’ailleurs le principal message que Michèle RIVASI et Pascal DURAND ont adressé aux représentants de la société civile gabonaise que nous avons reçu cette semaine à Strasbourg. Les écologistes européens ont appelé la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères Mme Mogherini à faire pression sur le gouvernement gabonais pour qu’il publie les résultats des élections bureau de vote par bureau de vote, ce qui est permis par la Constitution contrairement à ce qu’Ali Bongo affirme. C’est le seul moyen de restaurer la confiance des Gabonais dans le processus électoral et dans son résultat final, et de sortir de cette crise politique par le haut.

Nous appelons également l’Union européenne et l’Union africaine à s’assurer du maintien de la paix et de la sécurité pour le peuple gabonais. Le pouvoir doit mettre fin immédiatement aux exactions contre les populations, en cessant les arrestations arbitraires et en libérant les membres de l’opposition et de la société civile, encore, emprisonnés pour des motifs politiques. Il doit aussi rétablir d’urgence les moyens de communication, comme Internet et les réseaux sociaux.

Nous attendons de Mme Mogherini et des Ministres européens des Affaires étrangères qui se réuniront lundi 19 septembre prochain qu’ils adressent conjointement un message fort au pouvoir gabonais pour que toute la transparence soit faite sur cette élection, et que le pays puisse enfin engager sa transition apaisée vers une démocratie réelle d’un Gabon gérant l’ensemble de ses ressources de manière responsable, écologique et au mieux des intérêts de ses populations.

Revoir l’intervention de Michèle RIVASI en plénière :

Michèle RIVASI : "Il faut à tout prix éviter l… par EurodeputesEE

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