Glyphosate/ Monsanto Papers : la Commission doit imposer un moratoire et soutenir les scientifiques indépendants des Nations-Unies attaqués par Monsanto

Le Parlement européen a été le théâtre d’échanges tendus sur la question du glyphosate, avec en toile de fond les Monsanto Papers et les révélations sur les stratégies affolantes de la multinationale pour faire admettre des études « maison » douteuses comme vérités scientifiques.
 
Suite au dépôt d’une question orale relative à la crédibilité scientifique de certaines études parrainées par Monsanto et ayant servi aux Autorités européennes de sécurité des aliments (EFSA) et des produits chimiques (ECHA) pour évaluer la sûreté du glyphosate, le Parlement européen a tenu un débat avec le Commissaire lithuanien en charge de la Santé, Vytenis Andriukaitis.

Une audition conjointe sur les données utilisées pour l’évaluation de la dangerosité du glyphosate sera organisée à l’automne par les Commissions Environnement-santé et Agriculture du Parlement européen. Des représentants de Monsanto y seront invités. Cette audition permettra aux députés d’évaluer si la création d’une commission d’enquête reste nécessaire.

Déclaration de Michèle RIVASI, membre de la Commission santé et environnement :

« Non, Monsieur le Commissaire, il n’est pas possible de vouloir autoriser le Glyphosate dans ces conditions. Les « Monsanto Papers » livrent chaque semaine leur lot de révélations sur le système mis en place par Monsanto pour influencer les décideurs et les autorités sanitaires à son avantage. Comment, dans une telle situation d’opacité, où des études fournies par l’industrie agro-chimique ne peuvent être consultées, peut-on croire au bien-fondé des avis de l’Agence européenne des aliments (EFSA) et de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) concluant à l’innocuité du glyphosate ? C’est impossible !

Monsanto cache la vérité. La Commission, et, avec elle, tous les citoyens européens, sont les premières victimes de ces mensonges. Nous, députés du Parlement européen, avons le droit de savoir dans quelles circonstances les avis de l’EFSA et de l’ECHA ont été produits. Également si l’industrie a influé ou non sur ces avis. Il est de notre responsabilité de faire toute la lumière sur la véritable toxicité du glyphosate. Et si ces exigences de transparence et de véracité réclament la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, nous le ferons ! »

Déclaration de José BOVÉ, membre de la Commission de l’agriculture :

« La Commission doit imposer un moratoire sur le glyphosate et mener une bataille juridique contre Monsanto s’il s’avérait qu’elle avait effectivement falsifié les données fournies aux autorités de contrôle.

Il est par ailleurs inacceptable qu’elle ne défende pas avec fermeté les chercheurs indépendants de l’agence des Nations-Unies, le CIRC, qui, depuis plusieurs mois, subissent des attaques calomnieuses de la part de Monsanto. Ces scientifiques sont aujourd’hui victimes d’actes d’intimidation pour avoir déduit des études scientifiques répertoriées que le glyphosate était un cancérigène probable.

Ces agissements rappellent ceux de Philip Morris falsifiant la vérité pour vendre ses cigarettes. Fait intéressant, leur cabinet d’avocats est celui qui défend aujourd’hui Monsanto. »

Pour rappel, en mai dernier, Michèle RIVASI, avec 3 autres collègues Verts-ALE, saisissait la Cour de Justice de l’UE pour non-divulgation par l’EFSA des études sur lesquelles elle s’est fondée pour conclure que le glyphosate n’était probablement pas cancérigène pour l’homme. En mars 2017, nous avions déjà écrit une lettre à la Commission européenne pour l’interpeller suite à la publication des Monsanto Papers.

L’intervention de José BOVÉ en plénière sur ce sujet :

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