Glyphosate: la protection de la santé n’est pas une priorité absolue pour une majorité de députés européens

13 avril 2016
Le vote du Parlement vient de détricoter en grande partie les fortes ambitions de la commission « ‘environnement et santé publique » du parlement européen qui s’était prononcée catégoriquement contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne. Les députés refusent néanmoins la proposition initiale de la Commission européenne visant à renouveler pour 15 ans et sans restriction l’autorisation du glyphosate dans l’UE, la substance active de l’herbicide le plus vendu au monde, le RoundUp, commercialisé par Monsanto. La réaction de Michèle RIVASI.
Pour Michèle RIVASI, Vice-Présidente Verts-ALE, membre de la Commission environnement et santé publique:

 » Nous sommes clairement déçus par ce vote, même s’il n’est que symbolique puisque, in fine, il reviendra à un comité d’experts de trancher dans l’opacité à la mi-mai. En commission de l’environnement, notre opposition catégorique à la proposition de la Commission de renouveler pour 15 ans le glyphosate jugé « probablement cancérogène » par l’Organisation mondiale de la santé avait porté ses fruits.

Mais aujourd’hui, les libéraux et les conservateurs sont allés à l’encontre des inquiétudes de nos concitoyen-ne-s en revoyant à la baisse nos ambitions et en proposant d’autoriser le glyphosate pour une durée maximale de 7 ans. Nous avons néanmoins obtenu que le glyphosate ne soit plus utilisé par les particuliers à proximité des parcs publics et des écoles. Le récent sondage de Yougov Poll réalisé auprès de 7 000 personnes dans cinq États membres de l’UE montre pourtant que deux tiers des citoyen-ne-s européen-ne-s soutiennent l’interdiction du glyphosate.

La réévaluation du glyphosate par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a été effectuée de manière non-transparente. L’Autorité s’est fondée sur des études non-publiées de l’industrie et tient à garder secret la plupart des déclarations d’intérêts de ses experts ainsi que leur nom.

Nous n’en resterons pas là. Nous poursuivrons notre campagne d’information pour que la voix des citoyens ne soit pas bafouée, dès le mois prochain, derrière des portes closes. Quant à l’EFSA, si elle persiste dans sa politique de non-transparence, nous n’hésiterons pas à aller devant la Cour de Justice de l’Union européenne. Quand il s’agit de santé publique, nous restons intraitables.« 

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