[Interview exclusive] Pascal Canfin : “Pourquoi l’Allemagne n’est-elle pas soumise à des plans contraignants de relance ?”

7 mars 2012
Olivier Berruyer – Pouvez-vous nous expliquer votre long combat contre « les ventes nues de CDS » ?

Pascal Canfin – J’étais le négociateur principal pour le Parlement européen de la loi qui a abouti à leur interdiction.

Quand cette forme de spéculation est apparue au grand jour contre la Grèce au printemps 2010, elle a suscité un certain émoi qui a conduit la Commission européenne à proposer en septembre 2010 une loi pour qu’elle puisse être interdite, mais uniquement en cas de grave crise.

Bref, lorsqu’il serait trop tard…

OB – Qu’est-ce que cela veut dire ? Quel est l’intérêt ?

PC – Les CDS étaient au départ des produits d’assurance. Celui qui avait prêté à un État et voulait s’assurer contre la faillite de cet État pouvait acheter un CDS pour s’assurer contre ce risque. Le problème, c’est que les CDS sont rapidement devenus des outils spéculatifs. En effet, il est possible d’acheter un CDS sans détenir d’obligations de l’État concerné. Comme si je pouvais toucher une prime d’assurance en cas d’incendie d’une maison que je ne possède pas. De quoi donner des idées à certains pyromanes… Dans la vraie vie, cela est bien entendu interdit. En finance c’est autorisé…

OB – Qu’avez-vous obtenu au final ?

PC – J’ai obtenu le soutien d’une majorité du Parlement pour aller beaucoup plus loin que la proposition de la Commission et interdire purement et simplement les CDS à nu sur les dettes des États européens sur la base d’un principe simple : on ne peut pas s’assurer contre un risque que l’on ne détient pas.

La suite ici.

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