La Birmanie en transition : l’Europe doit rester vigilante sur les Droits humains

16 mai 2013
Du 1er au 6 avril 2013, Nicole Kiil-Nielsen, eurodéputée EELV, membre de la sous-commission des Droits humains du Parlement européen, était en Birmanie. De retour de cette délégation officielle de parlementaires, elle fait le bilan du processus démocratique mené depuis deux ans dans ce pays du Sud-Est asiatique par un gouvernement improbable de militaires réformateurs.

Bahreïn, Macédoine, Ethiopie, Pakistan, Serbie ou Chine… Plusieurs fois par an, la sous-commission des Droits humains du Parlement européen visite des pays en dehors de l’Union européenne afin d’y observer directement la situation concernant les Droits humains et l’état de droit. De retour à Bruxelles, elle travaille en connaissance de cause et tente d’infléchir la politique européenne. Depuis deux ans, la Birmanie est en plein bouleversement politique. Le pays reprend sa place dans le concert des nations et accélère ses relations politiques et commerciales avec l’Union européenne… il était donc temps de s’y rendre.

Un Printemps birman ?

Les eurodéputés en charge de la question des Droits humains ont rencontré de multiples interlocuteurs birmans et internationaux (représentants gouvernementaux et non-gouvernementaux, des acteurs du secteur privé et membres de partis politiques). Selon ces personnes, un processus ambitieux de transition démocratique est clairement engagé dans le pays.

Parmi les faits les plus cités comme preuves tangibles de ce processus d’ouverture : la libération de nombreux prisonniers politiques, le développement des médias et de la liberté d’expression (à la veille du voyage, seize quotidiens indépendants ont reçu l’autorisation de publier), l’abolition de la censure, un Internet libre de contrôle, la fin des entraves (directes) au fonctionnement de la société civile et l’engagement du gouvernement à lutter contre le travail forcé.

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Pour Nicole Kiil-Nielsen, « ce processus est très complexe à mettre en œuvre. Il demeure parcellaire et fragile. Dans ce contexte, le rôle de l’Union européenne est de l’accompagner et de le renforcer tout en restant vigilante sur ses principes fondateurs de Droits humains et de démocratie ». La question des Rohingyas, une minorité musulmane qui est selon l’ONU la plus discriminée au monde, doit par exemple trouver rapidement une issue favorable.

Alors que le 22 avril dernier, les ministres des Affaires étrangères ont proposé la levée des sanctions imposées autrefois à la junte militaire, le débat s’installe au Parlement européen. Lors de la prochaine session plénière à Strasbourg, du 20 au 23 mai, les eurodéputés devront se prononcer sur la réintégration de la Birmanie dans le système de préférences généralisées de l’UE.

Et l’écologie ?

La visite répondait aussi à de nombreuses problématiques prioritaires pour les écologistes européens comme l’exploitation des vastes ressources naturelles, le comportement des entreprises étrangères et les convoitises géostratégiques et économiques des grands pays voisins que sont la Chine et l’Inde. L’indice de développement humain du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) place la Birmanie au 149e rang (sur 186). Comment fera-t-elle face aux multiples défis d’un développement social et économique soutenable dans ce contexte ? Dans cet espace politique birman en pleine ouverture, les Verts/ALE ont cherché les moyens de soutenir les prémisses de l’écologie politique.

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