Le gouvernement passe en force pour autoriser des vignes OGM en Alsace

L’expérimentation sur des vignes transgéniques reprend en Alsace. Bruno Le Maire, le Ministre de l’agriculture, l’a annoncé aujourd’hui. Pour Sandrine Bélier, élue Europe écologie dans la région, et José Bové, ces essais en plein champ ne représentent pas une solution durable pour éradiquer le virus du « court-noué ».
L’Institut national de recherche agronomique (INRA) de Colmar avait interrompu, fin 2009, les essais qu’il menait depuis 2005 sur des porte-greffes de vigne transgénique. Une demande pour poursuivre ces expérimentations était depuis lors déposée au Ministère de l’agriculture. La réponse positive a été donnée ce 18 mai 2010 par Bruno Le Maire, avec l’accord de Jean-Louis Borloo, Ministre de l’écologie.

José Bové et Sandrine Bélier, députés européens Europe écologie, dénoncent cette autorisation qui contredit la décision du Tribunal administratif de Strasbourg. En septembre 2009, il avait demandé l’annulation de la première autorisation. Un séminaire de l’Agence nationale de la recherche avait également permis de mettre en évidence que ces essais n’atteignaient pas les objectifs visés d’éradication du virus. Même l’INRA de Colmar avait reconnu elle-même la nécessité de travailler plus intensément sur les méthodes alternatives naturelles pour lutter contre le « court-noué », une maladie virale qui peut provoquer la destruction d’une parcelle : « Le court-noué est un problème agronomique et sanitaire qui doit être pris au sérieux, estime José Bové, la recherche dont les paysans ont besoin doit être orientée vers des alternatives multiples, issues des savoirs faire paysans et de leurs capacités d’organisation. »

Ce champ libre donnée à l’expérimentation OGM illustre bien les manques de la Loi de modernisation agricole qui est justement introduite au Sénat ce jour – un texte qui « ne prend pas en compte les besoins fondamentaux pour l’avenir de l’agriculture », selon José Bové. De son côté, Sandrine Bélier, élue alsacienne et membre de la Commission environnement du Parlement européen, rappelle que la région a fait de la production du vin biologique une priorité et un fort axe de développement économique : « Cette décision est contraire à l’intérêt public : elle risque de fragiliser toute une filière et de dénaturer l’image des vins d’Alsace », explique-t-elle. Alors que le gouvernement français ne cesse de communiquer sur la nécessaire préservation de la biodiversité, la signature de cet arrêté apparaît comme une nouvelle évidence du double langage gouvernemental.

– A lire sur Europeecologie.eu : MON 810 : c’est reparti pour 10 ans ?
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Un commentaire

  • Adrien dit:
     - 

    A croire que même nos bons produits de terroir vont se voir pervertis par des réglementations et autres avantages financiers qui ne toucheront et profiteront qu’à une minorité…

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