Les opposants au gaz de schiste poursuivent leur mobilisation

(AFP) – 17 avril 2010

DONZERE (Drôme) — Les opposants au gaz de schiste se mobilisent à nouveau dimanche à travers une partie de la France, promettant de ne désarmer qu’avec un renoncement ferme et définitif à ces hydrocarbures, comme à Nant (Aveyron), où devait manifester le député européen Europe Ecologie José Bové.

Les opposants se sont rassemblés samedi dans plusieurs villes au second jour d’un long week-end de mobilisation, refusant de se contenter des récentes annonces du gouvernement et promettant de ne désarmer qu’avec un renoncement ferme et définitif à ces hydrocarbures.

Quelque 4.000 personnes, selon la gendarmerie et les organisateurs, ont manifesté à Donzère (Drôme), dont le maire est le ministre de l’Energie, Eric Besson. Après un pique-nique et des prises de parole, les militants se sont rendus devant la mairie de la ville devant laquelle une banderole « Elus solidaires Non au gaz de schiste » a été déployée. Une motion a été glissée sous la porte, alors que l’édile était absent.

La députée européenne d’Europe Ecologie, Michèle Rivasi, le président socialiste du conseil général de l’Ardèche, Pascal Terrasse, et de nombreux élus locaux et régionaux étaient présents dans le cortège.

A Meaux (Seine-et-Marne), ils étaient entre 1.500 selon la police et 2.000 selon les organisateurs.

A l’appel du collectif Stop Pétrole de schiste 77, les manifestants parmi lesquels Eva Joly, candidate aux primaires d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), ont appelé à plus de vigilance et au maintien de la mobilisation, sans se contenter des dernières annonces du gouvernement à ce sujet.

Des rassemblements ont également eu lieu à Rousson (Gard) avec 200 à 300 personnes selon les organisateurs, à Marseille où une cinquantaine de manifestants ont défilé de la préfecture jusqu’au Vieux-Port au cri de « Non, non au gaz de schiste » en brandissant des écriteaux sur lesquels on pouvait lire: « No pastagaz », « Fillon, arrête le gaz de schiste » ou encore « Avec Borloo, le gaz de schiste devient un gros mot ».

A Lons-le-Saunier (Jura), ils étaient 200 selon des organisateurs et 120 selon la police.

La coordination nationale des collectifs opposés au gaz et à l’huile de schiste organise depuis vendredi et jusqu’à dimanche une série de rassemblements dans le Sud et l’Est, ainsi qu’en région parisienne, dans des zones où le gouvernement a délivré des permis d’exploration ou en a étudié la possibilité.

Face à la fronde que suscite ce sujet, le Premier ministre François Fillon a annoncé mercredi l’annulation des permis déjà accordés. Il a laissé la porte ouverte à une exploitation future des gisements, avec d’autres techniques. Mais, dans les faits, la France semble près d’interdire l’exploration et l’exploitation des gaz et des huiles de schiste. L’examen, selon la procédure d’urgence, d’une proposition de loi en ce sens est prévu le 10 mai.

Des rassemblements ont eu lieu vendredi à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et à Brignoles (Var). Dimanche, c’est au tour de Cahors (Lot), Blyes (Ain) et surtout Nant, fief aveyronnais du député européen EELV José Bové qui est le chef de file de la contestation. C’est de cette vaste région couverte par trois permis accordés en 2010 qu’est partie une protestation qui n’a cessé de s’amplifier. Anne Lacouture, assistante de José Bové, dit attendre des milliers de personnes à Nant.

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