Pas de solution durable à la crise budgétaire européenne

Après l’échec des premières négociations le 17 novembre dernier, le Parlement européen et le Conseil ont trouvé un accord, lundi 8 décembre 2014, sur le budget de l’UE pour 2015 et sur les projets de budgets rectificatifs pour 2014. Cet accord devra encore être validé en plénière le 17 décembre prochain. Mais la crise des paiements est loin d’être résolue.

« À la fin de cette année, l’UE va encore se retrouver avec plusieurs dizaines de milliards d’euros de factures qu’elle ne pourra pas payer car les caisses européennes sont vides. Et comme l’UE n’est pas juridiquement autorisée à s’endetter, ces milliards seront amputés sur le budget 2015, qui sera lui-même insuffisant pour payer les factures de l’année en cours, etc., etc.. Dans le monde de l’entreprise, on appelle ça faire de la cavalerie pour retarder une situation de cessation de paiements, rappelle Pascal Durand. Il faut en finir avec les doubles-discours. Si les chefs d’États et de gouvernements veulent vraiment donner un « nouvel élan » à l’Europe, il faut qu’ils lui en donnent les moyens ! ».

« Aujourd’hui, on se félicite d’avoir trouvé 3.5 milliards d’euros supplémentaires, mais qu’en est-il du reste ? Ca fait des années que les écologistes européens dénoncent cette dette cachée qui s’accumule. Dans le plan d’investissement de Juncker, il est même prévu que le budget européen puisse servir de garantie à des prêts accordés aux investisseurs. Si le projet s’écroule, c’est la faillite assurée ! Mutualisation des risques et privatisation des profits, ça ne vous rappelle rien ? », s’interroge Philippe Lamberts.

« Il est temps d’aller chercher l’argent là où il se trouve, en s’attaquant à l’évasion et à l’optimisation fiscale qui vident les caisses des États. Or la Commission se fait aujourd’hui conseiller en matière fiscale par le cabinet Price Waterhouse Coopers, le même qui a orchestré le ruling fiscal au Luxembourg! », s’indigne Eva Joly.

Et Michèle Rivasi de conclure : « On le voit bien, ce sont les PME, les chercheurs et les étudiants qui sont les premières victimes de cette austérité européenne. En parallèle, l’UE et ses Etats membres continuent d’alimenter des grands projets inutiles et néfastes comme le Lyon-Turin ou le projet ITER dont le budget n’a fait qu’exploser ces dernières années et dont la fiabilité n’a toujours pas été prouvée. ».

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