Proposer un instrument pertinent pour mesurer le bien-être des régions

22 mars 2011
Future politique de cohésion et critère d’éligibilité des fonds régionaux

Force de proposition pour l’intégration d’indicateurs sociaux et environnementaux

Une démarque qualitative pour la future politique de cohésion :
la nécessité d’un instrument pertinent.

Au cœur des débats sur la future politique de cohésion régionale, notre groupe a fait réaliser une étude « Le PIB et ses insuffisances comme mesure du développement régional».

Véritable question de boussole politique, il s’agit de déterminer l’instrument nous permettant de mesurer avec le plus de pertinence l’état de développement, de bien être des régions européennes et de disposer d’un outil efficace pour fournir la meilleure aide à la décision.

Le PIB (Produit Intérieur Brut) est aujourd’hui le seul critère d’éligibilité des fonds européens. S’il est un parfait instrument de mesure de la croissance économique, les questions de développement régional ne se limitent pas à sa seule augmentation. Le bien-être des populations ne se traduit pas seulement par un indice ou une courbe. Sinon, nous risquons de finir par n’avoir pour indicateur qu’une vision déformée, partielle et donc partiale.

Pour mener des politiques régionales de cohésion pertinentes quant à notre objectif commun de développement durable des territoires, il faut compléter l’indice du produit intérieur brut par d’autres instruments de mesure, d’autres indicateurs, en particulier dans les domaines sociaux et environnementaux.

Il faut pouvoir évaluer le niveau de chômage, de précarité, d’éducation, de santé, de qualité de l’environnement, de qualité de l’air et de l’eau, de protection des ressources, d’accès aux services de base, etc. Par conséquent, il faut tout mettre en œuvre pour créer, à côté du produit intérieur brut, une batterie d’indicateurs sociaux et environnementaux qui permettront à la politique de cohésion régionale de s’orienter vers un développement qui repose sur les trois pieds du développement durable, l’économique, le social et l’environnement.


par EurodeputesEE

Le PIB, même élevé, ne peut répondre aux enjeux internationaux, européens et régionaux de démographie, de mondialisation, de changement climatique, d’inégalités sociales, de dégradation environnementale, de consommation des ressources, etc. Nous, écologistes, œuvrons dans un plus large champ de compétences et nous emparons de ce besoin de transversalité. Mes collègues des commissions Environnement, Economie, Développement, Emploi et Social, Industrie et Energie y travaillent tout autant.

J’ai rédigé un avis pour la commission parlementaire Développement régional,
répondant ainsi à la proposition de la commission européenne « Le PIB et au-delà Mesurer le progrès dans un monde en mutation », dans lequel j’ai insisté sur l’insuffisance de l’indicateur qu’est le PIB, de ce fait il constituait un risque à des décisions inadaptées.

J’ai enfin demandé de mettre à disposition une batterie d’indicateurs complémentaires pour mieux répondre aux préoccupations des citoyens. J’ai également rappelé que les thèmes de l’état des milieux naturels et de la durabilité environnementale, ainsi que de l’équité et de l’intégration sociale, sont désormais constitutifs à part entière du modèle de développement européen, au même titre que la question économique. Les aspects du bien-être, de la qualité de vie des populations et de la vulnérabilité des régions doivent donc être évalués dans leur globalité.

Au sein des écologistes européens, notre groupe de travail sur l’avenir de la politique de cohésion a fait le vœu de compléter cet indicateur.

Notre demande d’étude* a porté plus précisément sur l’analyse de la possibilité de remplacer le PIB/habitant pur par un indicateur combinant le PIB/habitant avec un ou plusieurs autres indicateurs parmi les suivants : le coefficient de Gini mesurant la dispersion des revenus, la part des personnes en situation de risque de pauvreté (après transferts sociaux), la part des personnes vivant dans des ménages avec une très faible intensité de travail, et la part des personnes souffrant de privation matérielle aiguë. Outil extrêmement pertinent, cette étude apporte une pierre à l’édifice de la conversion écologique et sociale et de la transition entre deux mondes.

* L’étude à télécharger : Le PIB et ses insuffisances comme mesure du développement régional

Pour compléter :

Interview de Pascal Canfin , membre de la commission parlementaire Economie

Tribune de Sandrine Bélier , membre de la Commission parlementaire Environnement

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