Radioprotection : pas de volonté politique pour protéger la population face aux rayonnements ionisants

Le Parlement européen vient de se prononcer en faveur d’un rapport sur les « normes de base relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux rayonnements ionisants », et notamment la protection de la population en cas d’accident nucléaire. Pour les eurodéputés EELV, ce texte ne garantit pas le protection du public et des travailleurs. Communiqué.
Michèle Rivasi, eurodéputée EELV et co-fondatrice de la CRIIRAD, revient sur un vote crucial pour les écologistes :

« On peut se réjouir du changement de base légale, c’est-à dire du fait que cette directive ne reposera plus sur le Traité Euratom, qui est aux mains des experts du nucléaire, mais sur le Traité de Lisbonne, où les parlementaires ont le pouvoir de codécision. Cependant le groupe des Verts/ALE a voté contre ce texte car il ne garantit pas la protection sanitaire du public et des travailleurs, tant en situation normale qu’accidentelle.

Une récente étude épidémiologique indépendante sur 4500 dossiers médicaux a démontré que le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en Corse a provoqué une augmentation de thyroïdites et de cancers de la thyroïde. Malheureusement, la proposition de nouvelle directive sur la radioprotection présentée par la Commission ne tient pas compte des dernières études disponibles et montre un manque flagrant de volonté pour protéger efficacement la population face aux rayonnements ionisants. »


L’eurodéputée pointe les problèmes majeurs du texte : « En ce qui concerne la gestion des déchets radioactifs, le texte anticipe le démantèlement des centrales nucléaires en autorisant la banalisation des déchets radioactifs, ce qui augmente le risque de dissémination des substances radioactives dans notre environnement. En outre, en cas d’accident nucléaire, le texte définit des niveaux de référence comparables à ceux que subissent les habitants de Fukushima. Cela permet aux exploitants du nucléaire de minimiser les coûts d’indemnisation et de dédommagement des victimes, sans parler des assurances qu’ils devraient souscrire pour y répondre. »

Pour Karima Delli, eurodéputée EELV, membre de la commission Emploi et affaires sociales :

« Les limites de doses pour les travailleurs inscrites dans ce texte sont beaucoup trop hautes et ne tiennent pas compte des nouvelles évaluations scientifiques sur l’excès de cancers observés à faibles doses. Je constate donc que la Commission européenne ne prend toujours pas la mesure des enjeux liés aux nouveaux risques pour la santé au travail. Elle doit publier une nouvelle Stratégie européenne pour la santé et la sécurité au travail pour la période 2014-2020 ! »

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