Reconnaître l’électrohypersensibilité : une nécessité

15 juin 2012
Pour la première fois, le Parlement européen aborde un sujet peu médiatisé, et pourtant des plus préoccupant : l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. En dehors des procédures habituelles d’adoption de textes par vote en séance plénière, le Parlement européen a la possibilité de s’exprimer par le biais de la « déclaration écrite ». Michèle Rivasi a proposé un texte pour la reconnaissance, en tant que maladie, de la sensibilité chimique multiple et de l’hypersensibilité électromagnétique.
Michèle RIVASI, députée europénne vice-présidente du groupe des Verts, a proposé avec quatre de ses collègues (1) d’adopter, sans débat, un texte pour la reconnaissance, en tant que maladie, de la sensibilité chimique multiple (MCS) et de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS).

Elle explique :

« Les ondes électromagnétiques et les produits chimiques ont des effets sanitaires, parfois très handicapants, et de plus en plus de monde est aujourd’hui touché.
L’électrohypersensibilité est en effet un problème grave dans notre société. Partout en Europe, nombreux sont ceux qui souffrent au quotidien de maux de tête insupportables, ne supportent plus le wifi chez eux ou au travail, ne pouvent plus dormir, et sont obligés de s’isoler pour ne plus être exposés aux ondes qui se multiplient. Cela représente également un coût élevé pour la société, puisque ces personnes malades ne peuvent pas travailler et ont du mal à se soigner correctement faute de diagnostique correct. Mais peu sont au courant de cette situation: à nous, élus, de sensibiliser sur cette question et d’inciter à légiférer. Il est important que ces maladies environnementales émergentes soient inclues dans la Classification Internationale des Maladies. »

Pour être adoptée et considérée comme position officielle du Parlement européen, la déclaration écrite n°14/2012 devait réunir le 14 juin les signatures de la majorité des députés, soit 378 signatures. 200 signatures ont été recueillies.

? »C’est un bon résultat pour une première sensibilisation. Les statistiques montrent que seules deux ou trois déclarations écrites réussissent chaque année à obtenir le nombre de signatures requises avant la date de forclusion. Les textes ainsi adoptés n’ont pas force de loi mais elles permettent de sensibiliser les députés sur des sujets qui proviennent souvent des ONG ou de problématiques que nous rencontrons sur le terrain. Cela permet d’entretenir le débat au niveau européen.
Nous allons poursuivre notre combat. J’aimerais organiser un grand colloque cet hiver au Parlement européen sur le thème de l’électrohypersensibilité et nous rédigerons sans doute une nouvelle déclaration écrite par la suite ».

(1) Kriton Arsenis (S&D), Willy Meyer (GUE/NGL), Oreste Rossi (EFD) et Raül Romeva y Rueda (Les Verts/EFA)

NB : Le conseil de l’Europe dans sa résolution du 6 mai 2011 demande aux Etats membres de « porter une attention particulière aux personnes «électrosensibles» atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des «zones blanches» non couvertes par les réseaux sans fil. » (alinéa 8.1.4.)

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2 commentaires

  • Oberg Stephan dit:
     - 

    Merci de continuer ce combat ! Volontaire pour témoigner de cette réalité, car atteint d’une Encéphalomyélite Myalgique/SFC, je suis aussi EHS.

    Stephan Oberg,
    Aix en Provence
    zabriskii@yahoo.fr

  • X. dit:
     - 

    Merci pour vos engagements concernant ce(s) problème(s). A force, il en restera bien quelque-chose !

    X. (informaticien de longue date, élevé aux tubes cathodiques !)

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