Sommet pour le climat de Cancún : le Parlement adopte une position ambitieuse

25 novembre 2010
Les eurodéputés viennent de voter une position commune en vue de la conférence sur le changement climatique de l’ONU qui aura lieu du 29 novembre au 10 décembre. Eva Joly et Yannick Jadot demandent aux dirigeants européens d’en finir avec une diplomatie climatique contradictoire : l’UE doit s’engager à financer les pays du Sud et à réduire plus drastiquement ses émissions de CO2.
Pour contribuer aux débats et obtenir un résultat positif à Cancún, l’Union européenne n’a pas le choix : elle doit se fixer à elle-même des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de carbone. C’est le message principal de la résolution du Parlement européen (PE) votée en plénière le jeudi 25 novembre. « Les eurodéputés exigent que l’UE abandonne son objectif de réduction des émissions de 20 % en 2020, quelles que soient les avancées des négociations, précise Yannick Jadot qui sera membre de la délégation officielle du PE à Cancún. Des études récentes montrent que cet objectif est obsolète : il sera atteint sans effort ! C’est devenu un obstacle à l’investissement vert et à l’innovation, et un boulet à traîner dans les négociations. Les gouvernements européens doivent passer à un objectif de 30 % maintenant. C’est dans l’intérêt de l’Europe. »

Le Parlement appelle également l’UE à résoudre ses conflits internes et à parler d’une seule voix, pour indiquer clairement qu’elle est prête à prolonger Kyoto. « Malheureusement, les Etats-membres ne sont pas d’accord sur des points-clés du Protocole comme par exemple sur la comptabilisation des émissions forestières », regrette le député Europe Écologie. Consentir à une seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto serait pourtant une étape décisive pour restaurer la confiance avec les pays en développement. Ces derniers ne veulent en effet pas mettre en danger leur croissance économique ni payer pour la pollution des pays riches. L’enjeu de la conférence de Cancún sera donc de trouver un équilibre entre réduction des émissions, préservation de la croissance et répartition équitable des coûts de la lutte contre le changement climatique.


par EurodeputesEE

Aide aux pays du Sud

« La question de l’aide aux pays en voie de développement va peser sur les négociations de Cancún, confirme Eva Joly, présidente de la Commission développement du PE. Le Parlement européen vient d’ailleurs d’exiger de l’Union qu’elle arrête de ponctionner dans l’aide publique au développement existante les fonds qu’elle s’est engagée à verser pour le climat. C’est mal parti cette année puisqu’elle va manquer de peu sa promesse de mobiliser 2,4 milliards d’euros en 2010. » Pour ne pas empiéter sur l’argent public qui revient de droit à des projets éducatifs ou à la santé, les eurodéputés proposent de trouver de nouvelles ressources. La taxe sur les transactions financières est même mentionnée dans leur résolution comme un possible et original levier afin de véritablement aider les pays du Sud à s’adapter au réchauffement climatique.

« Les négociations risquent d’être difficiles, pronostique enfin Yannick Jadot, pourtant l’issue de cette conférence sera déterminante : si nous obtenons un bon résultat sur la déforestation, les transferts de technologie et un fond de soutien aux pays du Sud – même sans accord global – alors cela signifiera que le processus onusien n’est pas complètement vain. Pour cela, il faut que les pays du Nord tiennent leur promesse. »

– Découvrez la campagne du groupe des Verts/ALE pour le climat.
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