Stratégie en faveur des sans-abris : le Parlement rappelle la Commission européenne à l’ordre

16 janvier 2014
Le Parlement européen vient de voter une nouvelle résolution conjointe demandant la mise en place d’une stratégie européenne en faveur des sans-abris. Communiqué.
Pour Karima Delli, eurodéputée EELV, membre de la commission Emploi et Affaires sociales :

« Le Parlement a adopté une fois de plus une résolution en faveur d’une stratégie européenne pour lutter contre le sans-abrisme. Cela fait trois ans déjà que le Parlement est mobilisé depuis l’adoption d’une déclaration écrite et d’une résolution. Nous n’avons pas cessé de relancer la Commission européenne depuis lors. A aucun moment celle-ci n’a pris la peine de justifier son silence, mis à part un document de travail qui n’a aucune portée juridique. Son silence est coupable ! Aujourd’hui, force est de constater que le phénomène gagne du terrain partout en Europe. Faut-il rappeler qu’il y a des sans-abris toute l’année et pas seulement l’hiver ? Si la Commission Barroso n’est pas capable de mettre en place une stratégie européenne en faveur des sans-abris avant les élections, alors j’invite les citoyens à en prendre acte dans les urnes. »

Mettant l’accent sur deux amendements des écologistes ciblant deux phénomènes nouveaux du sans-abrisme, elle poursuit :

« Nous nous félicitons que le Parlement dénonce clairement la criminalisation des sans-abris, qui sévit notamment en Hongrie. Pourchassés par la police, ceux qui dorment dehors faute de chez soi y sont punis de 180 euros d’amende, tandis qu’on interdit aux associations caritatives de les aider. Être pauvre n’est pas un crime ! Contrairement à une partie de la droite, la majorité des eurodéputés a refusé de fermer les yeux et décidé de lancer un avertissement à tous les gouvernements qui punissent les pauvres simplement parce qu’ils sont pauvres, que ce soit avec des amendes ou des peines de prison !

Cette même alliance des droites nie la catastrophe des vagues d’expulsions qui explosent partout où la crise sociale se double d’une crise des crédits immobiliers. C’est le cas en Espagne où la loi hypothécaire continue de violer le droit européen au détriment des ménages qui n’ont pas les moyens de renégocier leurs crédits, si bien qu’on compte jusque-là plus de 500 000 expulsions illégales, dans un pays où le logement social est quasi-inexistant. C’est aussi le cas en Grèce où le moratoire sur les saisies immobilières prend fin, sous la pression de la Troïka, et donc de la Commission, le tout pour renflouer les banques ! Je regrette que cette résolution ne mentionne plus cette triste réalité. »

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