Une coalition politique contre la directive « retour »

11 février 2010
Les groupes politiques du centre et de la gauche européenne profitent d’un rapport de MSF sur les centres de rétention en Italie pour incriminer la directive qui régule les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.
La directive « retour » qui établit les conditions d’expulsion des étrangers en situation irrégulière est dans le colimateur d’une alliance entre Verts-ALE, GUE/NGL, ALDE et S&D. Evoquant l’entrée en vigueur de la Charte des droits fondamentaux, quatre députés ont dénoncé, au nom de leur groupe politique, les « effets pervers » de cette directive . Cette dernière augmente, depuis juin 2008, le nombre de cas de détention ainsi que leur durée. Première étape dans cette lutte contre « la directive de la honte » : la coalition compte sans tarder poser une question à la Commission au sujet des centres de rétention.

Les eurodéputés se sont exprimés à l’occasion de la présentation, hier, par Médecins sans frontières (MSF) de son deuxième rapport sur les conditions d’hygiène et de santé dans 21 centres pour migrants en Italie. Les députés françaises Hélène Flautre (Verts/ALE) et Sylvie Guillaume (S&D), l’italienne Sonia Alfano (ALDE) et le portugais Rui Tavares (GUE/NGL) font tous les quatre partie de la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures. Cette commission est en charge notamment des droits de l’Homme ainsi que de la protection du droit des minorités.

Le rapport de MSF a été publié en janvier dernier. Quand ils n’ont pas été empêchés d’entrer par la Préfecture, les enquêteurs ont noté des problèmes de surpopulation, d’hygiène élémentaire ainsi que le manque d’assistance médicale comme psychologique.

Au même moment, Le Parlement européen envoyait des députés visiter les centres de Bari, sur la côte adriatique. Une mission parlementaire avait été dépêchée suite aux émeutes à Rosarno (Calabre) entre les habitants et des travailleurs en situation irrégulière. Les victimes qui n’ont pas été bléssées dans la fusillade, désormais appelée le « pogrom italien », ont été dispersées dans plusieurs centres. Les députés en mission, dont Hélène Flautre et Rui Tavares, se disent préoccupés par ces cas de violation des droits fondamentaux qui concerne d’autres Etats-membres comme la Grèce ou Malte.

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