Levée d’immunité de nos collègues catalan·e·s : Triste jour pour la démocratie

Le Parlement européen s’est exprimé hier, par un vote secret, sur la levée de l’immunité demandée par la Cour suprême espagnole pour les député·e·s européen·ne·s Puigdemont, Comín et Posantí.

Après une évaluation du dossier, notre groupe a décidé de voter le rejet de cette demande et d’exprimer, une fois de plus, son soutien aux représentant·e·s catalan·e·s, comme nous l’avions fait en janvier 2020 en allant rendre visite en prison à Oriol Junqueras, qui devrait pourtant siéger au Parlement européen, et aux autres personnes emprisonné·e·s.

293 eurodéputé·e·s ont refusé de cautionner un processus remettant gravement en cause l’État de droit en Espagne. Malheureusement, cela n’aura pas suffi. Une majorité des trois plus gros groupes politiques (PPE, S&D et Renew) en ont décidé autrement. C’est un triste jour pour la démocratie espagnole et européenne, mais le combat juridique est loin d’être terminé.

Réaction de Michèle Rivasi et David Cormand, co-président·e·s de la délégation EELV au Parlement européen :

« Le groupe des Verts/ALE considère que dans le cas présent la compétence de la Cour suprême espagnole est toujours contestée et n’a pas été suffisamment clarifiée lors de l’évaluation faite par la Commission des Affaires juridiques (JURI). Sans plus de clarté juridique sur cet élément-clef de la demande, le Groupe considère que la dérogation devait être rejetée.

Nous estimons que le conflit politique en Catalogne et en Espagne doit être résolu par des moyens politiques, et qu’une condition importante pour que cela réussisse est d’éviter la judiciarisation de la politique. Nous soutenons pleinement la « Table de dialogue » établie entre les gouvernements catalan et espagnol, qui est le forum approprié pour esquisser et construire une solution politique au conflit.

Nous déplorons que le gouvernement espagnol n’ait pas suspendu la demande de levée d’immunité des député·e·s européen·ne·s catalan·e·s, a minima pendant la tenue de ces discussions.

Nous demandons instamment au gouvernement espagnol de décider des moyens de garantir que les dirigeant·e·s politiques et sociaux/ales emprisonné·e·s pour leur implication dans les événements d’octobre 2017 puissent bientôt recouvrer leur liberté. Aussi, nous dénonçons la décision prise, ce matin même, de retirer aux prisonniers et prisonnières politiques catalan·e·s le régime de semi-liberté dont ils bénéficiaient. La répression judiciaire ne peut conduire à une solution politique qui devrait, au contraire, s’assurer qu’aucune autre inculpation judiciaire ne soit prononcée. Nous continuerons à soutenir les prisonniers et prisonnières politiques et nous attendons des autorités politiques et judiciaires espagnoles qu’elles adoptent une attitude conforme aux standards démocratiques européens.

293 député·e·s européen·ne·s ont exprimé leur défiance. Madrid doit les entendre !« 

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