Le Parlement réitère son ambition climatique et énergétique

Le Parlement européen vient d’adopter sa position sur la politique climatique et énergétique de l’Union européenne à l’horizon 2030. Face aux propositions décevantes de la Commission européenne, les eurodéputés demandent des objectifs contraignants.
Yannick Jadot, eurodéputé EELV, est rassuré :

« Les objectifs ‘climat et énergie’ du Parlement sont encore loin de ce qui est nécessaire en matière climatique et possible en matière énergétique, mais le signal envoyé aux gouvernements est clair et très important : l’Europe doit se doter d’un paquet climat-énergie avec trois objectifs contraignants, condition sine qua non de sa réussite. Cédant à la pression des Britanniques et des Polonais et au lobby des énergies fossiles et du nucléaire, la Commission européenne a présenté un paquet dont seul l’objectif climat serait contraignant à l’échelle des Etats-membres.

Cette proposition, favorisée jusqu’ici par la frilosité de pays comme la France, marquerait la fin de la prétention européenne à assumer un leadership mondial en matière climatique et énergétique si elle était validée par le sommet européen du 20 mars. Elle engagerait très mal la conférence internationale sur le climat de Paris 2015 et constituerait également un recul dramatique de l’intégration européenne alors que l’Europe a tous les atouts pour exceller dans ce domaine. Le sommet franco-allemand du 19 février prochain doit marquer une ambition nouvelle et reprendre le principe des trois objectifs contraignants. »


Sandrine Bélier, eurodéputée EELV, salue le message clair du Parlement :

« Lors du prochain sommet européen de mars, les Etats membres devront impérativement suivre la voie tracée par le Parlement. Les enjeux environnementaux, sociaux et économiques imposent que l’Union européenne ne manque pas le coche de la révision de ses politiques climatiques et énergétiques. Seuls des objectifs ambitieux peuvent permettre de sortir l’Europe de la crise en favorisant l’innovation et des emploi durables. Un manque d’ambition dé-crédibiliserait l’UE alors que celle-ci accueillera le prochain sommet international sur le climat à Paris en 2015. »

Pour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, cet égoïsme climatique n’est pas dans l’intérêt de l’Union européenne :

« Certes, il y a urgence à préserver notre climat mais nous avons aussi intérêt à protéger notre économie de notre dépendance aux énergies fossiles, et à ses coûts qui ne font que grimper. En douze ans, la facture énergétique de l’UE a été multipliée par 6 pour atteindre 488 milliards en 2011, soit 4 % du PIB européen : nous importons actuellement la moitié de l’énergie fossile que nous consommons, et cette part pourrait passer à 70 % d’ici 2030.

Peut-on continuer encore longtemps comme cela ? Non, et les gaz de schiste ne sont en aucun cas une solution à cette problématique. Il faut tout miser sur l’indépendance énergétique grâce au triptyque: sobriété, efficacité, renouvelables. La protection de notre climat est liée à la protection de notre économie : elle ne passera que par la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. »

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