Fonds pour la pêche : la durabilité en péril

23 octobre 2013
Les règles régissant le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP), censé aider les pêcheurs à se conformer à la politique commune de la pêche, viennent d’être adoptées par le Parlement européen. Malheureusement, ce fonds n’a pas été clairement orienté pour soutenir la pêche durable.
En février 2013, le Parlement européen adoptait un rapport sur la Politique commune de la pêche extrêmement positif : il proposait de reconstituer les populations halieutiques à des niveaux supérieurs à ceux garantissant la production d’un « rendement maximum durable », c’est-à-dire un niveau de pêche qui permet aux espèces de se renouveler. Après des années de surpêche, il s’agissait enfin d’assurer la survie de la biodiversité marine et de donner durablement du travail aux pêcheurs.

Quelques mois plus tard, ces bonnes décisions sont menacées. Le 23 octobre 2013, en adoptant le programme de financement pour la pêche européenne sur la période 2014-2020 [le volet financier de la Politique commune de la Pêche], « une majorité des députés a préféré attribuer ce budget européen à des pratiques en conflit direct avec la durabilité de la politique de la Pêche », dénonce Jean-Paul Besset, eurodéputé EELV, membre de la commission Pêche.

« Réintroduire des fonds directs encourageant de nouvelles capacités de pêche aura pour conséquence de subventionner la surpêche et donc de subventionner l’épuisement des stocks halieutiques », explique-t-il au nom des écologistes qui espèrent que cette décision sera corrigée d’ici la fin de la mandature, afin de maintenir le cap de la durabilité. Le Parlement européen a néanmoins refusé de réintroduire les subventions publiques pour de nouveaux bateaux, ce qui constitue pour les Verts/ALE une bonne nouvelle. Certaines de nos propositions d’augmentation des fonds attribués à la recherche et au contrôle ont également été acceptées.

Afin de réduire globalement l’effort de pêche et de permettre une meilleure sélectivité des espèces capturées, il faut apporter d’importants changements aux flottes de pêche de l’UE. Pour les écologistes, l’aide publique doit servir à faciliter cette transition. Plutôt que de s’appliquer tout azimut, elle doit être orientée sur des mesures de réduction de l’impact environnemental des opérations de pêche en favorisant la conversion de navires, la sélectivité des engins, les méthodes de pêche ayant le moins d’impacts sur les fonds marins.

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