Taxonomie : un premier pas vers le financement d’investissements durables !

17 décembre 2019

Un accord a été conclu sur un cadre visant à faciliter l’investissement durable, connu sous le nom de « taxonomie ». Tous les produits financiers qui prétendent contribuer à la durabilité environnementale devront le prouver en divulguant la part de leurs investissements dans des activités considérées comme durables.

C’est le premier grand texte potentiellement « vert » de ce début de mandat. Son objet est simple : détourner la finance des fossiles et du nucléaire pour l’orienter vers les investissements dans le durable. Mais l’attitude du gouvernement de M. Macron a failli tout gâcher…

Alors que le Parlement, la Commission européenne et le Conseil avaient trouvé un accord le 5 décembre, il fallait encore que les États membres le valident entre eux. Jusqu’à lundi, la France et le Royaume-Uni ont tenté de le faire capoter, dans un but clair : inclure le nucléaire dans ce qui est présenté par ce texte comme des « investissements durables ».

Le texte final est un cadre essentiel pour engager la transition du secteur financier et de l’économie entière. Car les produits financiers devront prouver leur durabilité selon des critères européens stricts. De cette manière, les marchés seront encouragés à faire des investissements durables la norme et non plus l’exception.

Le charbon et autres combustibles solides ne seront pas considérés comme durables, ce qui facilitera la transition vers des technologies plus propres. Le nucléaire, lui, aura du mal à passer la barre du greenwashing par le biais de ce texte. En effet, la dangerosité des déchets produits par cette industrie devrait, à elle-seule, logiquement l’écarter de la liste des investissements durables.

Mais avoir désormais des critères crédibles pour qualifier les activités économiques durables ne suffira pas. Nous comptons sur la nouvelle Commission européenne pour proposer, dès 2021 comme elle s’y est engagée, une classification similaire pour définir les activités nuisibles pour l’environnement, et aider à identifier les investissements qui le permettent hélas.

Le secteur financier doit jouer son rôle dans la transition verte. Malgré les résistances du vieux monde agrippé aux fossiles et au nucléaire, la taxonomie contribuera à le pousser vers des investissements durables.

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