Un budget de combat pour le climat

12 février 2020

Ce jeudi 12 février, en séance plénière au Parlement européen, David CORMAND a interpellé la présidente de la Commission européenne et le Conseil européen pour que l’Union européenne se dote d’un budget de combat pour répondre à l’enjeu climatique et à l’urgence sociale.

Ce jeudi 12 février, en séance plénière au Parlement européen, David Cormand a interpellé la présidente de la Commission européenne et le Conseil européen pour que l’Union européenne se dote d’un budget de combat pour répondre à l’enjeu climatique et à l’urgence sociale.

Les parlementaires européens débattaient du cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027, c’est à dire des dépenses que pourra faire l’Union européenne ces sept prochaines années, ainsi que des ressources dont elle pourra disposer. C’est donc la capacité de l’UE à agir et à tenir ses promesses qui est en jeu. La Commission et les dirigeant-e-s européen-ne-s parlent sans cesse du Green Deal, mais ce Pacte vert n’aura pas de réalité s’il n’est pas mis en oeuvre à travers le budget de l’Union européenne.

Il faut d’abord que le budget soit plus important : si l’Europe est un géant économique et commercial, elle est un nain budgétaire. David Cormand a donc demandé que le budget global soit à la hauteur de 1,3% du revenu national brut européen. Sans cela, les moyens seront insuffisants.

Il faut ensuite à la fois flécher les investissements vers la transition écologique, et mettre fin aux trop nombreuses dépenses climaticides. David Cormand a porté la demande des écologistes que au moins 50% du budget de l’UE soit consacré à la protection de l’environnement.

Il faut enfin que le l‘Union se dote de nouvelles ressources. Alors que la plupart des Etats cherchent à réduire leur contribution financière, l’Union européenne pourrait s’émanciper et augmenter ses ressources propres. Ainsi, le budget européen serait libéré de la tutelle des Etats et l’UE aurait plus de moyens pour agir. David Cormand a plaidé pour mettre en place une fiscalité écologique et sociale et appliquer la principe pollueur-payeur à l’échelle européenne : la taxe Tobin sur les transactions financières, la taxe carbone, la taxe kérosène peuvent et doivent être décidées par l’UE.

Les Etats sont incapables de prélever ces taxes, et David Cormand propose un système gagnant-gagnant : pour 2 euros collectés, 1 euro diminuerait les contributions nationales, et 1 euro viendrait augmenter la capacité à agir de l’Union européenne.

Les négociations entre le Conseil, la Commission et le Parlement qui vont se dérouler ces prochains mois seront déterminantes. Soit l’UE continuera comme avant, sourde à la crise climatique et aux attentes populaires, jouant la comédie sans levier d’action. Soit elle se décidera à être une Europe politique, à agir en cohérence avec ses discours, en adoptant un budget de combat. 

 

Plus d’informations :

Le CFP doit être adopté en 2020 et s’appliquer dès le budget 2021, mais pour le moment, le Conseil, c’est à dire les Etats-membres, ne s’est pas encore mis d’accord sur une proposition à soumettre au Parlement européen. Le nouveau président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué un Conseil extraordinaire qui se tiendra le 20 février. D’ici à là, il aura rencontré tous les chef·fes d’Etat européens pour tenter de trouver un accord qui serait ensuite présenté au Parlement. Charge à Charles Michel et aux Etats membres de prendre leurs responsabilités face aux attentes des citoyen·nes européen·nes et face à l’urgence climatique.

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