La 100e Journée internationale des femmes en direct du Parlement européen

En un siècle, les femmes se sont battues pour se libérer de l’oppression patriarcale et accéder au droit de vote. Mais nous sommes encore loin d’une égalité entre les femmes et les hommes dans le monde et en Europe. Qu’a fait l’Union européenne pour combattre les discriminations liées aux genres ? Que lui reste-il encore à faire ?
L’égalité entre les femmes et les hommes est l’un des principes fondamentaux du droit communautaire. L’Union européenne a pour objectif d’assurer l’égalité des chances et de traitement entre les genres et de lutter contre toute discrimination fondée sur le sexe. Malheureusement, entre la reconnaissance d’un droit inscrit dans les textes européens et son application, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

Alors que pas moins de treize directives concernent, par exemple, l’égalité de traitement dans l’emploi et le travail, la notion « à travail égal, salaire égal » reconnue officiellement par la CCE il y a 36 ans, n’est toujours pas devenue réalité. Aujourd’hui, dans l’Union européenne, la différence de salaires entre hommes et femmes est de 18 % en moyenne et peut atteindre 30 % dans certains Etats-membres, comme en Estonie. Face à cet immobilisme, le Parlement européen a adopté en 2008 une résolution invitant la Commission à proposer des mesures plus efficaces pour appliquer l’égalité salariale d’ici fin 2009. Une demande restée sans suite… Seule une Journée européenne dédiée à ce thème, dont la première édition a eu lieu le 5 mars dernier, a vu le jour entre temps.

Karima Delli et huit autres députées représentant tous les groupes politiques pro-européens (des communistes aux conservateurs) sont allées à la rencontre de Jerzy Buzek, le président du Parlement européen, afin qu’il prenne des engagements concrets en cette centième Journée internationale des femmes. Elles souhaitent que la Commission soumette au Parlement et au Conseil une proposition législative contraignante sur la question de l’égalité salariale.

Crise économique

Peut-on intégrer la question du genre dans la crise financière ? Pour le groupe des eurodéputés écologistes, la réponse est oui. Les femmes sont les premières victimes de l’instabilité économique et d’une pauvreté croissante. Sur le marché de l’emploi, elles sont encore sous-représentées dans les postes à responsabilité et sur-représentées dans les postes les plus précaires. En 2007, le pourcentage de femmes employées à temps partiels était de 31, 2 % dans l’Europe des 27, contre 7,7 % pour les hommes.

Alors que six millions de femmes de 25 à 49 ans déclaraient en 2006 ne pas travailler ou travailler peu par obligations familiales, ce sont encore elles qui majoritairement interrompent leur carrière faute de modes de garde disponibles pour les enfants. De ce fait, les travailleuses cotisent moins que les hommes pour leur retraite et gagnent moins bien leur vie. Les risques de tomber sous le seuil de pauvreté sont donc plus grands pour les femmes en général, pour les plus âgées et les parents isolés en particulier.


par EurodeputesEE

A l’occasion du 8 mars 2011, Nicole Kiil-Nielsen a présenté une cartographie des droits des femmes dans le monde. Ces informations, sous forme de fiches synthétiques, seront données aux membres de onze délégations parlementaires qui entretiennent des relations avec d’autres pays du monde. « Les délégations du Parlement européen doivent refléter l’importance que nous accordons à l’égalité femmes/hommes, estime Nicole Kiil-Nielsen. En Europe, nous parlons beaucoup de l’égalité des genres, mais que faisons-nous quand nous rencontrons des parlementaires dans d’autres pays ? Ces fiches doivent attirer l’attention de nos collègues sur ce sujet trop souvent oublié. »

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Un commentaire

  • la cité, la citoyenneté et le genre dit:
     - 

    Bravo pour l’excellente initiative de Nicole Kill-Nielsen à l’occasion du 8 mars 2011. Il serait heureux, voire indispensable au 21ème siècle, de pouvoir donner la plus grande diffusion possible aux données concernant la situation des femmes dans les différents pays du monde et pas seulement aux euro député e s. Il est temps de créer enfin une nouvelle culture commune qui permette de conduire des actions politiques plus justes,adaptées et mieux ciblées avec les budgets qui s’imposent en vue de combler les énormes retards dans la situation des femmes, presque partout sur la planète.

    Car si l’Europe ne le fait pas, mais qui le fera? Donnons ensemble l’impulsion.

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