Rencontre avec CoopCycle, fédération de coopératives de livreur-se-s à vélo : le monde d’après roule déjà

12 mai 2021

CoopCycle est un projet de militant·e·s politiques qui se sont rencontré·e·s pendant les mobilisations contre la loi Travail. Très vite, l’idée a été de créer une plateforme pour encadrer ce que la fédération estime être une forme de salariat déguisé sur les plateformes classiques : un travail de requalification semblait nécessaire. 

Mounir Satouri a rencontré la fédération le 5 mai 2021, notamment autour de la question des outils de production qu’elle a permis de mutualiser.

La plateforme s’est imposée dans un premier temps mais l’idée était de passer par la forme “coopérative”, pour poser le cadre de cette mutualisation. Celle-ci est une condition d’organisation démocratique de l’organisation. De même, le partage de la valeur est un des principes de base, ainsi que la salarisation des travailleur·se·s. Ce sont 2 % de la valeur ajoutée qui sont mis au pot commun pour assurer des services de protection sociale. Depuis 2016, le réseau se monte à 50 coopératives mais la fédération reçoit énormément de demandes.

Une plateforme numérique, avec une interface client et une interface de dispatch, permet aux livreur·se·s de s’organiser. Néanmoins, ce n’est pas le seul service que propose la fédération qui se développe sur plusieurs continents. Le but étant d’accompagner des livreur·se·s de tous profils, elle a très vite proposé des outils tels des statuts-types pour créer sa coopérative, du marketing sur les réseaux sociaux, etc.

Victime de son succès, la problématique actuelle de la fédération est qu’elle a beaucoup de membres en cours d’intégration, avec une augmentation très nette durant la crise sanitaire. En 2021, CoopCycle devrait avoir pas loin de 150 membres au niveau mondial. Le logiciel peut être multiplié à coût zéro : cela prend 1h de fonder un nouveau collectif local.

Mounir Satouri souligne que CoopCycle est déjà dans le “monde d’après” et que ses actions gagneront à être soutenues par des subventions publiques à tous les échelons. Il faut évidemment désubériser nos villes et ce secteur d’emploi. La directive relative au travailleur·se·s des plateformes numériques sera une excellente occasion de répondre aux besoins d’un cadre juridique dans ce secteur créateur d’emplois.

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