Karima Delli : « Donner la priorité aux transports du quotidien »

19 septembre 2017

A la veille des Assises de la mobilité organisée par le gouvernement français, Karima DELLI, eurodéputée écologiste et présidente de la Commission Transports et Tourisme du Parlement européen, livre ses attentes au journal Les Échos.

En quoi la révolution numérique peut-elle transformer les habitudes de déplacements ?
Co-voiturage, VTC (voiture de transport avec chauffeur), vélos en libre service, billet unique ou encore drones… le numérique est partout et bouleverse nos modes de déplacements. Avec cette révolution numérique, l’usager devient un acteur de la mobilité : il n’est plus enfermé dans un mode de transport mais peut zapper d’un transport à l’autre, d’un simple clic via son smartphone. 

Dès lors, tout l’enjeu pour le législateur, consiste à organiser cette multi-modalité afin qu’elle réponde au mieux aux besoins des citoyens.  Cette nouvelle économie doit être l’opportunité de répondre à un double défi. 

Tout d’abord, la question environnementale et sanitaire : dans le respect  des engagements pris lors de la COP21 , les transports doivent réduire drastiquement leurs émissions de CO2 et de gaz polluants. Ensuite, il faut penser « mobilité pour tous », c’est-à-dire, trouver des solutions pour en finir avec cette fracture qui laisse de côté 8 millions de Français, privés de moyens de transports, et qu’on appelle les « précaires de la mobilité ».

Enfin, le législateur doit rester vigilant car cette révolution ne doit en aucun cas être synonyme de casse sociale et venir justifier une dégradation des conditions de travail, comme on peut l’observer avec les exemples  d’Uber ou  de Deliveroo. Le culte de la rapidité et de l’efficacité ne doit pas se faire au détriment des personnes qui travaillent dans ce secteur.

 

La ministre des Transports, Elisabeth Borne a annoncé une « pause » en matière de grands projets d’infrastructures, partagez-vous cette décision ?
Globalement, je partage la vision du gouvernement qui entend donner la priorité aux « transports du quotidien ». De même, on ne peut qu’être d’accord avec la ministre des Transports lorsqu’elle déclare qu’on ne peut plus « poursuivre les promesses non financées » ou quand elle évoque la taxation des poids lourds. 

 

Lire la suite sur le site des Echos : http://bit.ly/2heaPk9

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2 commentaires

  • LORTHIOIS dit:
     - 

    J’aimerais bien qu’on parle AUSSI de la taxation des avions et pas seulement de celle des poids lourds. Que des haricots verts dits d' »Argenteuil » arrivent du Kenya moins cher que des haricots verts produits par nos agriculteurs en pleine saison ne serait pas possible sans la non-taxation du kérosène.
    Un avion pollue autant que 80 camions. Qu’attend-on pour faire qq chose ?

  • Houssais dit:
     - 

    Bonsoir,
    J’espère que les zones rurales seront aussi (enfin) à l’ordre du jour concernant les transports du quotidien car actuellement
    il y a tout à faire, à inventer. Nous assistons plus à des fermetures de lignes de cars il est vrai inadaptées aux besoins réels mais malheureusement sans rien d’autres.
    Et la précarité prend encore plus racine avec la taxation du gazole qui sur le fond n’est pas une mauvaise idée mais qui actuellement en zone rurale accentue encore le phénomène.
    Merci
    Henri-Claude Houssais

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