Benoît Biteau sur la crise de l’eau en Europe

Jeudi 15 juin, Benoît Biteau est intervenu sur la crise de l’eau en Europe.

Son intervention ⬇️

« Quand toutes les lois abordant le sujet de l’eau affirment dans leur article 1er que l’eau est un commun, ce postulat convoque au moins une dimension centrale, celle du partage.
Pour que ce partage soit possible, nous devons absolument en assumer la hiérarchie des priorités et réaffirmer des fondamentaux : accès à une eau potable en qualité et en quantité suffisante. C’est un droit essentiel et fondamental. Restaurer la nature pour garantir le bon état des milieux aquatiques, éminemment stratégiques pour restaurer le bon fonctionnement du grand cycle de l’eau afin de recharger les nappes souterraines, constituant le seul stockage pertinent de l’eau, et donc permettre la satisfaction de la première priorité, l’accès à l’eau potable, mais aussi de la troisième, l’eau économique, celle servant, par exemple, à la fourniture d’électricité ou encore à l’irrigation agricole.
Pour que ce partage soit possible, nous devons mobiliser l’ensemble des politiques publiques vers ces objectifs, loin des solutions technicistes, comme les méga bassines, par exemple, qui engloutissent des volumes financiers publics pharaoniques dans des fuites en avant ne faisant qu’amplifier la confiscation de l’eau par une minorité.
Pour que ce partage soit possible, nous devons intégrer une gestion transfrontalière des fleuves traversant l’Europe et harmoniser les politiques publiques à l’échelon des bassins versants, dépassant le corset des limites administratives.
Pour que ce partage soit possible, nous devons avancer sur l’émergence d’une conférence européenne de l’eau, comme je l’ai sollicité, en septembre dernier, dans une résolution, pourtant très largement soutenue.
Nous avons donc rendez-vous avec l’histoire sur le sujet du climat, de la biodiversité et de la santé et le partage de l’eau commun et ressource vitale serait la première victime de notre inaction. Alors mes chers collègues, il y a urgence. Nous devons être responsables pour les générations futures et tout mettre en œuvre pour sortir du désert des partages. »

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