Négociations climatiques : la route sera longue pour obtenir un accord à Paris en 2015
L’Union européenne semble se réjouir de ce résultat. Ses représentants ont même appelé tous les autres participants à « bien faire leurs devoirs » une fois rentrés chez eux… Mais les Etats-membres de l’UE sauront-ils tenir parole et restés crédibles auprès de leurs partenaires ? Dans deux ans, le sommet climatique de l’ONU aura lieu une nouvelle fois chez nous, dans l’Union et celle-ci ne peut pas prendre le risque d’échouer. Pour cela, elle doit dès maintenant débattre entre Etats-membres des enjeux soulevés par le réchauffement climatique et se préparer au premier Conseil des ministres qui se tiendra à Bonn en juin 2014, et ensuite à un nouveau sommet de l’ONU en septembre.
La principale inquiétude que représentent les émissions de gaz à effet de serre n’a même pas été mise sur la table lors du sommet qui vient de se clôturer à Varsovie. Pour faire en sorte que nous restions concentrer sur l’objectif d’un maintien du réchauffement climatique en dessous de 2 °C, l’Union européenne doit rapidement se fixer à elle-même des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030 (au moins 60 % de réduction), de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. C’est le seul moyen d’atteindre une « décarbonisation » de nos économies. Charbon, gaz de schiste et énergies fossiles « sales » doivent disparaître de notre mix énergétique, si nous voulons sérieusement protéger la planète et contenir son réchauffement. L’Union européenne devra également poursuivre ses efforts pour surmonter les divisions entre pays pauvres et pays riches, et rester vigilants pour que les plus vulnérables qui appellent de tout cœur à une justice climatique, à l’équité et à une solidarité financière, soient entendus.
C’est en montrant l’exemple que l’Union européenne sera capable, à Paris en 2015, de mener les négociations et de prouver qu’avec un peu de volonté politique, il est possible de changer les choses. Nous ne voulons pas d’un succès diplomatique qui maintiendrait le processus onusien en place sans aucun résultat, nous voulons un succès pour la planète et la maîtrise globale et collective du réchauffement de l’atmosphère.
Pertes et dégâts subis à cause du réchauffement climatique
Les pays riches sauront-ils soutenir et accélérer les travaux pour comprendre, réduire et compenser les pertes et préjudices liés aux effets néfastes du changement climatique ? Cette problématique a largement bloqué les négociations à Varsovie, opposant les pays en développement (premières victimes des catastrophes climatiques) qui réclament un mécanisme de compensation, et pays riches. Les associatifs présents sur place (Greenpeace, Friends of earth… ) ont d’ailleurs quitté la conférence deux jours avant sa clôture officielle pour dénoncer le manque de solidarité et l’immobilisme des délégués à ce sujet. Écoutez leurs revendications (en anglais) dans cette vidéo des Verts européens.