Patrizia Gattaceca et les autres prévenus ne doivent pas être des bouc-émissaires
Patrizia Gattaceca et les autres prévenus ne doivent pas être des bouc émissaires pour couvrir les dérives de la justice d’exception en Corse !
« Patrizia Gattaceca a refusé qu’il suffise d’un nom jeté en pâture à l’opinion publique, pour faire de l’homme un coupable » a déclaré Jean-Pierre Dubois qui a dénoncé le fait que Patrizia Gattaceca et les autres prévenus soient l’objet de telles poursuites, d’« association de malfaiteurs » et de « recel de malfaiteurs » alors que le principal responsable de cette situation est l’Etat. Et que, le ministre de l’intérieur, lui, n’est pas, et ne sera probablement jamais inquiété dans cette affaire.
Nicolas Sarkozy, en effet, alors ministre de l’intérieur, avait déclaré au moment de l’arrestation d’Yvan Colonna « on a arrêté l’assassin du préfet Erignac », bafouant ouvertement et devant médias français et européens, la présomption d’innocence.
« Il faut alors bien comprendre le contexte » rappelle encore Jean-Pierre Dubois : c’est bien parce qu’ils étaient révoltés par cette « chasse à l’homme », organisée au plus haut niveau de l’Etat, que des hommes et femmes, comme Patrizia Gattaceca, révoltés ont pris le risque de protéger un fugitif qui clamait son innocence. C’est bien parce qu’il n’a pas eu droit à cette « présomption d’innocence » pourtant consacrée en droit français, qu’ils ont fait ce choix. Et, malheureusement, la suite, au moment de l’arrestation d’Yvan Colonna, dans les propos du ministre de l’intérieur qui deviendra président de la République, l’a bien confirmé !
« Pour moi Yvan Colonna était et reste innocent » a déclaré Patrizia Gattaceca d’une voix douce, persuadée d’avoir rempli son devoir, en son âme et conscience et en respect de tous ses fondamentaux culturels.
Pour se remémorer cette suspicion généralisée sur l’ensemble du peuple corse, qui a mis toute la Corse à l’index, François Alfonsi a rappelé les innombrables interpellations « pour rien » dans le dossier Colonna : 340 mises en gardes à vue avec pour certains une détention provisoire de plusieurs mois, jusqu’à 18 mois ! « 340 personnes interpellées, c’est 10% de la population corse, une interpellation par jour, une proportion considérable à l’échelle d’un peuple ! Patrizia Gattaceca ne doit pas payer pour valider ce système » a dit encore l’eurodéputé. « L’artiste n’a rien d’une terroriste. Le fait qu’elle soit poursuivie pour de tels chefs d’inculpation est insupportable à la société corse après ces événements qui ont été très douloureux pour le peuple corse », a rappelé André Paccou, porte-parole de la Ligue des Droits de l’Homme en Corse : « Les Corses sont descendus massivement dans la rue révoltés contre l’assassinat du préfet Erignac. Malgré cela, douze ans après, on a encore des comptes à rendre avec le peuple corse, ça n’est pas tolérable ! »
André Paccou, a rappelé le contexte lourd que fait peser quotidiennement la justice d’exception en Corse. Multiplication des gardes à vue, pressions permanente sur les familles, refus du rapprochement des prisonniers… « il y a le problème de la justice d’exception en France, et il y a le problème que la Corse est traitée comme une région d’exception » a dit encore Jean-Pierre Dubois.
Plusieurs « ligueurs et ligueuses » avaient fait le déplacement sur Paris. Du 19 au 26 mai, Patrizia Gattaceca comparaîtra devant le Tribunal correctionnel de Paris. « La LDH sera a ses côtés, car si l’on doit poursuivre Patrizia pour « associations de malfaiteurs » tous ceux qui sont à cette table peuvent être poursuivis. N’importe qui, n’importe quand, peut l’être. Il est de notre devoir de le dénoncer » a dit encore André Paccou.
Patrizia Gattaceca ne doit pas payer pour couvrir les travers du système judiciaire d’exception, signez et faites signer la pétition sur le site : www.ldh-corsica.org