Benoît Biteau sur la crise de l’eau et les sécheresses dans l’Union européenne
Mardi 6 février, Benoît Biteau est intervenu sur la crise de l’eau et sécheresses dans l’UE en raison de la crise climatique mondiale et nécessité d’une stratégie durable et résiliente en faveur de l’eau pour l’Europe.
Son intervention ⬇️
« Effectivement, chaque été, la récurrence des sécheresses nous amène à conclure que nous avons affaire à un problème structurel. Se rajoutent depuis quelques années aussi des événements extrêmes d’inondations.
En vérité, nous avons affaire à deux faces de la même pièce. À force de vouloir toujours expulser l’eau vers la mer, toujours plus vite, nous n’avons plus su retenir cette ressource en eau pourtant vitale, pourtant essentielle, pourtant stratégique pour la vie sur la planète. Ne plus la retenir nous empêche de la laisser s’infiltrer pour qu’elle recharge les ressources naturelles, les ressources souterraines, et donc conduisent à des phénomènes de sécheresse et de difficultés d’accès à l’eau.
Toutefois, la situation en Catalogne doit nous alerter. Les citoyens européens de Catalogne n’arrivent pas à avoir d’eau potable en plein mois de février. La situation est donc absolument inquiétante. L’exemple de la plaine d’Aunis, près de La Rochelle, en France, doit également nous alerter, où on a dû fermer tous les périmètres de captage, non pas pour des raisons de pénurie d’eau, mais pour des raisons de pollution sévère qui fait que l’eau n’est plus distribuable aux citoyens européens.
Il est donc temps d’agir et je salue la volonté de la Commission européenne de présenter un travail sur l’eau et la résilience. Et pour que cette communication ait du sens, il faut qu’elle se focalise sur trois aspects à mon sens : une gouvernance européenne qui nous permette d’échapper à des logiques frontalières, une priorisation des usages afin que l’eau potable soit le sujet central et que ces phénomènes de pénurie n’existent plus, tout en imaginant, dans cette hiérarchie, l’accès à d’autres usages, comme le bon état des milieux aquatiques, comme l’accès à l’eau économie, comme l’agriculture. Et enfin, et cela me paraît central et stratégique, un vaste programme de restauration des milieux humides, des zones naturelles, de manière à ce qu’elle remplisse ses fonctions de recharge des nappes souterraines et d’épuration de l’eau dont on a besoin pour fournir de l’eau potable à tous et de bonne qualité. »
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