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Claude Gruffat sur la politique de concurrence

7 juin 2021

« 2020 n’aura pas été une année de crise pour tout le monde.
Pour certaines entreprises, c’est même une année mémorable et terrible.

2020, c’est l’année des records en terme d’aides d’État. En France, 100% des grandes entreprises ont touché des aides publiques exceptionnelles. Sans aucune conditionnalité écologique ou sociale.

Quand nos TPE et PME luttent pour leur survie, 26 de nos 40 « champions nationaux » reversent 51 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, soit 22% de plus que l’an passé. L’équivalent budgétaire français de l’Éducation nationale ou des dépenses de personnel des hôpitaux publics.

Pour Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, « c‘est dans les moments de crise qu’il faut profiter de l’argent de l’État ». En disant cela, il ne s’adressait pas aux demandeurs d’aide alimentaire, dont le nombre explose, ni aux étudiants désespérés, ni aux soignants en burn-out, ni aux 9 millions de pauvres en France.

Il s’adressait aux grands patrons qui ont bien saisi le message : crise ou pas, l’économie, pour eux, se résume à faire passer la richesse de la poche du contribuable à celle de l’actionnaire.

Et ceci sans contrepartie, sans ruissellement, mais avec concentration des richesses, avec licenciements, avec évasion et opacité fiscales, avec négation de l’urgence climatique.
Chers/chères collègues, sans conditionnalité associée aux aides d’État, le monde d’après ressemblera furieusement au monde d’avant en pire.
Et nous ne l’acceptons pas. Trop de conséquences néfastes en découleront. C’est grave. »

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