20 mois de découvertes et de combats entre Blois, Strasbourg et Bruxelles

22 décembre 2021

À l’occasion du Brexit, j’ai eu l’immense honneur d’être élu député européen et de venir siéger avec mes douze collègues français·e·s au sein du groupe des Verts/ALE au Parlement européen. Premier esquisse de bilan après 20 mois d’exercice.

Il n’est pas facile pour un nouveau-venu de prendre la mesure d’un mandat politique. Encore moins en arrivant en cours de route et en période de crise et de confinement. Mais grâce à l’énergie des citoyen·ne·s et aux bons conseils de mon équipe, j’ai pu assez rapidement être opérationnel et avancer sur les sujets qui me sont chers.

Le temps législatif européen est un temps long mais je suis plus mobilisé que jamais pour faire entendre vos attentes : celles des citoyen·ne·s pour une alimentation de qualité qui respecte la planète et celles et ceux qui la fabriquent ; pour une économie réconciliée avec le vivant et la finitude du monde ; pour une Europe solidaire qui protège les plus fragiles ; pour le triomphe de l’intérêt collectif sur les intérêts privés bien trop puissants. Voici les grandes lignes de cette première partie de mandat.

Soutien à l’économie réelle et particulièrement aux TPE/PME créatrices d’emplois sur les territoires

À Strasbourg à la rencontre du monde économique avec la Maire Jeanne Barseghian.

Réconcilier écologie et économie
De même qu’il n’y aura pas d’économie possible sur une planète morte, je pense que l’être humain a besoin d’une activité économique verte et durable pour se construire et faire société. Depuis mon élection je vais à la rencontre chaque semaine d’acteurs du monde économique. Je cherche à les convaincre que la transition écologique est également une opportunité à saisir pour une économie de demain décarbonée, socialement vertueuse et au service des territoires.

Taxer la pollution, pas le travail
J’ai rédigé un rapport parlementaire contenant des propositions pour une fiscalité plus juste, mais qui a été torpillé par l’alliance de la droite, de certain·ne·s libéraux·ales et de l’extrême-droite. Malgré cela je continue à en porter le contenu, très bien accueilli par les ONG et la gauche.

Pour un soutien aux entreprises qui en ont réellement besoin
Les TPE/PME sont les réelles créatrices d’emplois et de lien social sur les territoires européens. Or le cadre économique actuel est beaucoup trop favorable aux multinationales. C’est pourquoi je me bats pour que les travaux du Parlement prennent bien cette dimension d’équité en compte.

Pour des aides aux entreprises conditionnées à des critères écologiques et sociaux
Suite à la crise du covid 19, le Parlement européen a longuement débattu et négocié au sujet des plans de relance nationaux. Je suis intervenu régulièrement en commission et en plénière pour rappeler que sans conditions écologiques et sociales la reprise sera un retour au monde d’avant en pire.

Pour un secteur de la construction moteur de la transition écologique
En tant que négociateur du groupe Verts/ALE, je travaille sur la refonte du règlement sur les produits de construction, avec un intérêt particulier porté aux exigences de performance des produits liées à la santé, la sécurité et les aspects environnementaux. Une bonne porte d’entrée pour peser sur l’avenir du secteur et son apport sur la question climatique.

Soutien à l’agriculture paysanne et à l’écologie du concret

A Tours le 30 novembre 2021 sur le thème de l’alimentation. Visite à la maison Picou puis visite de la cuisine Centrale de la ville en compagnie de Yannick Jadot et du maire Emmanuel Denis. © Benjamin Boccas

Pour une autre Politique Agricole
Notre modèle agricole qui est en partie responsable des catastrophes climatiques est par ailleurs incapable de répondre aux conséquences occasionnées par ces mêmes catastrophes. C’est pourquoi je me suis battu au Parlement européen contre un projet de réforme de la PAC déconnecté des enjeux. Mais je ne baisse pas les bras et continue le combat sur d’autres terrains.

Soutien à l’agriculture paysanne
Pour mieux les défendre au Parlement, je suis au contact des paysan.ne.s, que ce soit pour constater leurs difficultés actuelles liées aux conditions exceptionnelles (gel, jaunisse des betteraves, contaminations au prosulfocarbe…) mais aussi pour mesurer leurs appréhensions face à certaines échéances européennes (accord UE-Mercosur, PAC, interdiction programmée de l’abattage à la ferme…).

Sortir de l’ère des pesticides doit être une priorité
Parmi les sujets qui me sont essentiels figurent les dangers liés aux pesticides. J’ai notamment organisé deux webinaires avec des experts du domaine sur la sortie du glyphosate et des néonicotinoïdes et les alternatives existantes. Je travaille également avec d’autres élu.e.s sur la campagne Secrets Toxiques qui dénonce les méthodes d’évaluation des pesticides en France et en Europe.

Soutien à la bio pour toutes et tous
Depuis longtemps je défends sur le terrain et auprès des institutions une agriculture biologique au service de la santé des humains et de la planète. Un engagement couronné par ma nomination comme négociateur du groupe Verts/ALE au Parlement européen sur le nouveau plan d’action pour l’agriculture biologique proposé par la Commission européenne. Un dossier majeur du début d’année 2022.

L’alimentation, un sujet qui va bien au-delà de la question agricole
Mon combat pour une alimentation saine et respectueuse de notre cadre de vie m’amène à en investir les aspects les plus divers. Par exemple j’ai soumis une contribution à la Commission européenne qui travaille actuellement sur une stratégie de protection des sols européens. À l’autre bout de la chaine, je porte dans les diverses commissions parlementaires où je siège des exigences renforcées pour un étiquetage plus transparent des produits alimentaires. Du chemin reste à parcourir pour y inclure par exemple des indicateurs sociaux ou l’utilisation de pesticides dans les processus de fabrication.

Eurodéputé : plus qu’un rôle de simple législateur

À la frontière franco-italienne auprès des associations d’aide aux exilé·e·s.

À Montgenèvre au côté des associations d’aide aux exilé·e·s
Petit à petit l’Union européenne n’en finit plus de s’isoler et refuse de prendre ses responsabilités pour aider et accueillir les exilé·e·s. À la frontière franco-italienne, j’ai pu constater, à l’initiative de mon collègue Damien Carême, le sort inadmissible réservé aux personnes venues demander l’asile chez nous ainsi que le combat admirable des bénévoles qui y sauvent notre honneur.

Continuer le combat pour la justice fiscale
Malgré l’enchaînement des scandales, l’évasion et l’optimisation fiscale continuent à ruiner les États et empêchent une concurrence saine entre petites et grosses entreprises. Elles grèvent le porte-monnaie des plus démuni·e·s tout en favorisant les plus aisé·e·s. L’Union européenne en ressent cruellement les conséquences sur les finances publiques, menaçant nos modèles sociaux.

L’union européenne : un colosse à apprivoiser
Souvent vue à tort comme un problème, l’Union européenne reste pour moi porteuse de nombreuses solutions pour améliorer le quotidien de ses habitant·e·s. Mais il est évident qu’une partie de mon début de mandat aura été dédié à bien comprendre et intégrer le rôle et le fonctionnement des diverses instances européennes. Un passage de la théorie à la pratique chronophage mais indispensable.

Mon lobby c’est les citoyen·ne·s
Au Parlement européen, à l’image des autres membres du groupe des Verts/ALE, je me fait la voix des citoyen·ne·s et des ONGs. En effet, la pression des lobbies défendant des intérêts privés est immense et a besoin d’être contre-balancée. Les grandes entreprises et les multinationales dépensent des dizaines de millions d’euros chaque année pour influencer les parlementaires et il est important que l’intérêt collectif soit entendu.


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