Accord de libre-échange Europe/Etats-Unis : vers un OTAN de l’économie

17 juin 2013
Les ministres européens du commerce ont finalement donné mandat à la Commission européenne pour négocier un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Les écologistes dénoncent le renoncement des dirigeants européens à défendre un modèle européen économique, industriel, social et écologique. L’exclusion de l’exception culturelle des négociations, même si en des termes ambigus, non définitifs et avec la possibilité de rouvrir les négociations sur ce sujet plus tard, est un bel arbre qui ne doit pas cacher la forêt des renoncements des Etats-membres – et de la France – sur de nombreux choix de société et l’absolue nécessité d’une transparence des négociations. Communiqué.
« Le manque de transparence des négociations internes à l’Union qui ont abouti à l’octroi de ce mandat et les négociations à venir avec les États-Unis est profondément scandaleux. Comment les dirigeants européens peuvent-ils accepter que soient négociés les services publics, les OGM, le bœuf aux hormones, la volaille chlorée, l’agriculture et les indications géographiques, la protection des données privées et la propriété intellectuelle, les marchés publics, les normes environnementales et sanitaires, les droits sociaux sans que les citoyens aient la possibilité d’accéder au mandat et autres documents de négociation ?

Comment les dirigeants européens peuvent-ils accepter que se négocie un renforcement sans précédent des pouvoirs des firmes qui leur permettra de contester toute décision de politique publique ? L’extension engagée du modèle américain à l’Europe n’est pas seulement une menace pour notre économie, elle est une remise en cause fondamentale d’un modèle européen de société et un déni scandaleux de démocratie. Il est regrettable que les fondements du combat pour l’exception culturelle n’aient pas été étendus à tous les champs de la société menacés par cet accord.

Les vraies victimes de ces négociations confidentielles sont la démocratie et les citoyens européens. Le processus engagé ressemble étrangement à celui du très controversé “traité anti-contrefaçon” (ou ACTA), rejeté au final par le Parlement européen. Malheureusement, les gouvernements européens et la commission ne semblent pas avoir tirer les leçons de cet échec et continue avec la même arrogance à exclure les citoyens. De-même, ils ne semblent pas avoir tiré les leçons des crises que nous traversons en poursuivant les mêmes recettes de libre-échange et la dérégulation.

Dans les semaines et les mois qui viennent, les écologistes construiront les alliances transatlantiques pour alerter et informer l’opinion publique, peser sur les négociateurs, construire des propositions alternatives et tenter de stopper cette course folle vers un marché unique transatlantique dominé par les firmes et reléguant les États et leurs dirigeants au statut d' »idiots utiles. »

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Un commentaire

  • SIRAMY, Anne-Marie dit:
     - 

    Il ne s’agit pas seulement de demander l’ajournement des négociations, de mettre en cause un processus de négociation opaque pour les citoyens européens de protester, à juste titre, contre l’espionnage industriel et commercial dont l’Union fait l’objet de la part des USA.

    Coopératrice des Verts français, j’attends en premier lieu de nos élus européens qu’ils se battent sur le contenu même des accords qui visent, parmi bien d’autres item, à la libéralisation complète de l’exploitation des OGM, à l’exploitation sans restriction du gaz de schiste, à la « brevetisation » des semences et du vivant.

    Les citoyens européens dans leur ensemble – tous ne lisent pas Hervé Kempf, hélas – sont très mal informés du contenu des négociations en cours. C’est à cela que les Ecologistes doivent s’employer en priorité.

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