Arrêtons de financer des projets miniers dangereux et polluants
« L’industrie minière est une activité potentiellement dangereuse pour les communautés locales et les pays d’accueil, précisent les élus. Des cas récents montrent que les normes et la réglementation en vigueur sont insuffisantes ». Ils s’appuient sur l’exemple de la Mopani Copper Mine, un consortium exploitant le cuivre et le cobalt dans la Copperbelt en Zambie depuis 2000. Un audit fiscal a récemment révélé comment Mopani exporte ses bénéfices hors du pays pour ne pas être soumis à l’impôt zambien et les transfère vers sa maison-mère, Glencore AG, qui a son siège en Suisse. De plus, des analyses indiquent que Mopani aurait des impacts environnementaux et sociaux très lourds (responsables de graves pollutions au dioxyde de soufre, contaminations de l’eau à l’acide) ; qu’elle emploie des travailleurs précaires à bas salaires et n’hésite pas à licencier massivement quand le prix du cuivre a chuté après la crise financière, plongeant la région dans une situation extrêmement délicate… Et cela alors que la Banque européenne d’investissement a accordé à Glencore, en 2004, un prêt soumis à des conditions environnementales de 48 millions d’euros.
« Nous craignons que le projet Mopani ne soit qu’un exemple parmi tant d’autres », estiment les signataires. Ces dix dernières années, la Banque européenne d’investissement a été impliquée dans six opérations minières en Zambie, et a investi des centaines de millions d’euros dans des projets miniers au Botswana, au Congo, au Gabon, au Kenya, à Madagascar, au Malawi et au Mozambique. Des pays où les problèmes de transparence et de gouvernance rendent les investissements dans le secteur minier très risqués.?