Blablacar vs Uber : la Commission distingue deux modèles
« Avec cette classification, la Commission pose les bases pour engager les Etats-membres à encadrer l’activité économique de ces plateformes qui bouleversent la donne et révolutionnent notre façon de nous déplacer. Dans le secteur des mobilités, cette classification met dos à dos deux modèles économiques : Uber vs Blablacar, et rend justice au second.
Attendue par beaucoup d’acteurs du secteur, cette clarification est essentielle car elle présuppose, pour chacun des deux modèles, des mesures adaptées de fiscalité, de règles de concurrence, de statut et de formation pour les fournisseurs de service. En effet, si d’un côté certaines plateformes relèvent clairement d’une économie collaborative basée sur l’échange et le partage des coûts, d’autres répondent aux règles classiques de l’économie de marché basées sur la concurrence et le profit.En conséquence, plus de contraintes devraient peser sur un conducteur Uber que sur un conducteur Blablacar.
Si on veut booster l’économie collaborative dans les transports, il est essentiel de donner à ces structures un cadre légal pour qu’elles puissent se développer et déployer dans l’économie tout leur potentiel en matière d’utilité sociale et environnementale. Tant que ce ne sera pas le cas, l’incertitude juridique continuera de prévaloir en freinant un secteur en plein essor et en pénalisant certains, notamment les nouveaux arrivants, pendant que d’autres profitent de ce flou. Le cas d’Heetch, dont l’existence est actuellement menacée, en est le parfait exemple.
En jeu, bien sûr, la question de la fiscalité qui doit s’imposer à partir d’un certain seuil de recette, mais aussi celle de la sécurité des passagers et des consommateurs ou encore de la protection des données personnelles et de l’open data sur les flux de données utiles.
Pour les écologistes, il faut venir en aide rapidement aux acteurs de la galaxie collaborative, qui attendent du législateur des clarifications sur ces questions. Il est de notre responsabilité de libérer l’énergie de ces PME en leur proposant un bouquet de solutions, qui leur garantisse un environnement sain, sans concurrence déloyale qui accentuerait le dumping social, ainsi que des financements adaptés prêts à supporter les risques inhérents au modèle des startups ».