COP21: la Commission piétine l’Accord de Paris! Les ministres de l’environnement seront-ils plus sérieux?
» La Commission cherche déjà des moyens d’exempter l’Union européenne des ambitions fixées à Paris, considérant qu’elle fait « mieux que les autres ». Rien ne devrait donc changer dans ses politiques intérieures. L’objectif de se rapprocher de 1,5°C n’apparaît même plus dans son analyse. Un très mauvais signal politique pour ce soi-disant « leader » des négociations climatiques internationales! Les Ministres de l’Environnement, réunis ce vendredi, ne peuvent accepter ce recul aberrant qui nous conduit vers 3 degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle.
Le bilan international prévu en 2018 sur les efforts collectifs déployés par les Parties en vue d’atteindre l’objectif à long terme doit servir d’occasion pour rehausser les engagements de l’ensemble des pays avant qu’ils n’y soient soumis en 2020.
Les répercussions de cet Accord sur l’Europe sont claires : l’Union européenne doit réévaluer ses objectifs en matière de climat et d’énergie aux horizons 2020, 2030 et 2050. Elle avait promis de rehausser son objectif de réduction des gaz à effet de serre à 30% pour 2020 si une action globale de lutte contre le dérèglement climatique avait lieu. C’est le cas aujourd’hui. Respecter les objectifs fixés par l’Accord de Paris en matière de limitation du réchauffement planétaire signifie que les pays développés doivent réduire de plus de 80 à 95% leurs émissions à l’horizon 2050 en développant une stratégie claire de décarbonisation de leur économie avant cette échéance. Pour l’UE, il faut qu’elle acte une réduction de 40% de ses émissions dès 2030 pour être décarbonée en 2050.
Et cela ne suffira pas. Les dysfonctionnements du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) doivent être corrigés afin de mettre un terme aux surplus de quotas d’émission. Le Parlement européen doit s’assurer que ces surplus de « droits à polluer » accumulés jusqu’en 2020 ne soient pas reportés pour la période post-2020!«