Copenhague : les pays industrialisés sur la voie d’un réchauffement de 4 à 5°C !
Copenhague : les pays industrialisés sur la voie d’un réchauffement de 4 à 5°C !
Copenhague, le 14 décembre 2009 – La négociation sur le climat de Copenhague est quasiment bloquée. Devant la faiblesse des propositions des pays industrialisés, l’Afrique menace de quitter la table des négociations. Le succès du Sommet dépend de ce que les Chefs d’Etat apportent dans leur valise, que ce soit leurs réductions d’émissions ou leur aide financière pour les pays du Sud d’ici à 2020. Selon nos estimations (voir tableau ci-dessous) les positions actuelles des pays riches conduiraient à un réchauffement entre 4 et 5°C, plus de deux fois le seuil de 2°C recommandé par les scientifiques et repris par la communauté internationale. Inacceptable !
Pour les eurodéputés Europe Ecologie José Bové et Yannick Jadot présents à Copenhague :
« Les pays doivent faire plus et mieux, y compris l’Union européenne, dont les positions – même les plus ambitieuses – ne pourraient éviter un réchauffement de plus de 3,5°C. Après les avancées de tous les pays sur la question de la réduction des émissions, l’Europe doit dès aujourd’hui s’engager sur un objectif de 30%, et être prête à aller au-delà dans la dernière nuit de négociation.
Sur la question de l’aide aux pays en développement, elle doit s’allier aux pays du Sud en clarifiant son propre engagement financier pour 2020, et mettre ainsi les Américains au pied du mur.
Comme il l’a fait pour les réductions d’émissions américaines, Obama doit devancer son Congrès en engageant financièrement son pays jusqu’en 2020. Ce sont les conditions d’un accord acceptable pour le climat à Copenhague.
Plutôt que de poursuivre son incompréhensible course en solitaire, la France doit s’inscrire dans la dynamique européenne et éviter de tomber dans le piège américain : la chasse aux sorcières contre les grands pays émergents. Ces derniers sont prêts aujourd’hui à accepter un droit de regard international satisfaisant sur leurs actions de lutte contre le changement climatique. En demandant l’impossible aux pays du Sud, et alors que les pays riches n’assument toujours pas leur propre responsabilité, l’Europe vouerait Copenhague à l’échec. »
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L’objectif du Thermomètre du Cirque Climatique (www.climatecircus.com) élaboré par le groupe des Verts au Parlement européen est de proposer une évaluation claire de l’ambition des pays industrialisés. La performance de chaque pays est mesurée par l’augmentation de la température mondiale à laquelle ses positions de négociation aboutiraient si tous les pays du monde avaient le même niveau d’ambition. Deux positions sont prises en compte :
– Leur objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2020 ;
– Leur engagement financier pour aider les pays en développement à limiter leurs émissions et à s’adapter aux impacts inévitables des changements climatiques.
-> Ci-joint la note expliquant la méthodologie utilisée.
Les calculs ont été actualisés pour prendre en compte les dernières évolutions de la négociation (annonce du Green Fund Mexique-Norvege ou encore plan justice-climat de JL Borloo).
Les performances climatiques des différents pays sont résumés dans le tableau ci-dessous :
Pays Augmentation moyenne de température (°C)
Norvège: 3,7
UK: 3,8
Japon: 3,8
Australie: 3,9
France: 4,1
USA: 4,2
EU27 (Commission européenne): 4,2
Allemagne: 4,8
Autriche: 4,8
Nouvelle Zélande: 4,9
Canada: 5
Suisse: 5
Italie: 5,2
Russie: 6