Coup de pouce trop mou pour les objectifs économiques et énergétiques : il faut plus d’effort encore !
Commentant les résultats, Claude TURMES a déclaré:
« Cet accord donnera une impulsion à l’économie européenne et nous aidera à atteindre nos objectifs en termes de sécurité énergétique et de protection du climat. La nouvelle législation sur l’efficacité énergétique met en place des mesures contraignantes qui permettront à l’UE de se rapprocher de son engagement à réduire la consommation d’énergie de 20% d’ici 2020. Malheureusement, les gouvernements européens, notamment les gouvernements allemand et britannique, n’étaient pas prêts à accepter des mesures plus ambitieuses qui auraient permis d’atteindre l’objectif de -20% dans sa totalité. Cela signifie que la Commission européenne devra donc proposer des mesures supplémentaires, par exemple sur l’efficacité énergétique des automobiles, pour compenser les lacunes de l’accord actuel. »
Yannick Jadot, eurodéputé EELV, complète ses propos:
« Depuis 2007, les Etats membres de l’Union européenne se sont engagés à réduire leur consommation d’énergie primaire de 20% d’ici 2020. Sur les trois objectifs « 20% » du paquet énergie climat, seul l’objectif d’efficacité énergétique n’était pas contraignant. Résultat ? Si l’UE est en bonne voie pour respecter les deux premiers objectifs (20% d’énergie renouvelable et 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre), elle est très loin de respecter son objectif d’efficacité énergétique.
Pourtant, réduire sa consommation de 20% permettrait d’économiser 200 milliards d’euros par an à l’UE, en plus de créer près de 2 millions d’emplois. Qui plus est, de leur côté, les ménages allègeraient leur facture énergétique de 1000 euros par an. »
Claude Turmes poursuit :
« Si l’UE parvient à atteindre ses objectifs en matière d’économie d’énergie, cela permettra non seulement d’assurer la sécurité énergétique et la protection du climat mais aura aussi un large effet bénéfique sur l’économie, stimulant l’activité économique et la création de millions d’emplois, tout en réduisant le coût de l’énergie pour les entreprises et les ménages. Les prix de l’énergie ne font qu’augmenter et la dépendance de l’UE vis-à-vis des importations d’énergie a des effets néfastes sur l’économie européenne, aggravant la crise économique. Le seul moyen de faire face aux coûts croissants de l’énergie est de promouvoir un programme ambitieux sur l’efficacité énergétique. Cela permettrait également de maintenir les investissements dans l’économie européenne, plutôt que de transférer de vastes sommes vers les pays tiers pour les importations d’énergie.
La législation comprend un certain nombre de mesures cruciales qui engendreront de véritables économies d’énergie. Chaque Etat membre devra par exemple élaborer une feuille de route pour la réalisation d’économies d’énergie sur le long terme dans le secteur des bâtiments. En outre, les sociétés d’énergie devront également atteindre 1,5% en économies annuelles dans tous les secteurs d’utilisation finale, même si cette obligation a malheureusement été édulcorée par les gouvernements européens. Parmi d’autres mesures détaillées, la proposition de législation prévoit également des instruments financiers contraignants et la fourniture d’une meilleure information aux consommateurs (par exemple par l’utilisation de compteurs intelligents). »
(1) Le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord en première lecture sur la proposition de directive sur l’efficacité énergétique. L’accord législatif devra maintenant être approuvé par le Parlement européen dans son entièreté ainsi que par les gouvernements de l’UE.