Haïti : Intervention d’Eva Joly au nom du groupe des Verts européens
Il nous faut donc d’abord apporter un maximum de soutien à Haïti pour régler ce qui relève de l’urgence. De ce point de vue, on ne peut que déplorer les difficultés de l’assistance internationale à se mettre en place. A l’avenir, nous devrons améliorer nos façons de procéder.
Surtout, nous devons prendre conscience que l’Aide au développement sur le long terme ne saurait être efficace si nous imposons ce que nous considérons être les bonnes priorités alors que tous sur place nous disent que nous nous trompons. C’est à une remise en cause de nos propres méthodes que nous devons procéder. Et cela n’ira pas sans augmenter les fonds que nous réservons, sur le long terme, aux politiques de développement. L’UE a annoncé le montant de l’aide qu’elle débloquait pour Haïti, les Etats membres ont fait de même de leurs côtés. Mais je vous invite à comparer ces chiffres (de la part de l’UE et sauf erreur de ma part, 130 millions d’euros à court terme, et 200 millions pour les besoins à plus long termes) à d’autres chiffres, ceux de la rémunération en vigueur dans certains secteurs, notamment les 155 Mds de dollars pour quelques milliers de personnes travaillant au sein des principales banques américaines ou de la City, pour cette année seulement. Cela pose la question du modèle de développement que nous voulons promouvoir, au niveau global.
L’aide humanitaire d’urgence est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante. Elle ne doit en aucun cas se substituer à l’aide au développement, qui elle-même ne doit pas être vécue par les pays qui sont censés en bénéficier comme un véritable diktat. La première façon d’en venir en aide aux pays les plus en difficulté, c’est encore de les respecter, et de leur permettre de bénéficier de leurs propres ressources. Nous devons annuler la dette d’Haïti, et nous acquitter de celle que nous lui devons.
Monsieur le Président, Mme le Haut Représentant, M. le Commissaire, mes chers collègues, nous devons aux victimes d’Haïti de les aider à reconstruire un pays qui était dévasté avant même qu’une catastrophe naturelle ne l’ait totalement renversé.
3 commentaires
Ouf , il était temps ! Mais, c’est encore trop peu. Temps de parole: 1 mn et demi, je crois, on ne peut pas dire grand chose de plus. Mais… il faut maintenant faire des propositions concrètes pour la Renaissance et surtout -parce que vous avez été élus pour ca- des propositions nouvelles -après autocritique publique- sur la façon dont « l’Europe » a gère cette crise pour 2 raisons:
– le Parlement a aujourd’hui autant de pouvoirs que la Commission
– si les écolos ne font que des propositions « écolos » ils ne seront plus crédibles sur les autres sujets.
Merci de votre travail. Merci aussi de nous tenir informés. Vous n’êtes pas seule.
bravo pour cette intervention.vous auriez peut ètre du evoquer les ravages occasionnès par les idees de milton forman et de son collègue ayeck salutations henno philippe