L’UE doit très vite revoir ses objectifs pour le climat
Une étude indépendante
Comment fixer la barre plus haut et montrer plus d’ambition dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Les 55 eurodéputés du groupe Verts/Ale au Parlement européen montent au front en publiant une étude du centre de recherche indépendant hollandais CE Delft. Elle démontre que l’Union européenne a les moyens d’aller au-delà de l’objectif actuel (une réduction de 20 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990).
C’est justement l’opportunité de porter cette réduction à 30 % (à la condition que « les autres grands émetteurs de carbone acceptent ‘d’assumer une juste part de l’effort collectif’ ») dont débattent les ministres de l’environnement des 27 Etats-membres réunis en Conseil ce 15 mars 2010.
Mauvais élève
Pour Yannick Jadot, pas la peine de tergiverser : « Il y a d’ores et déjà une profusion de raisons existantes pour augmenter dès maintenant l’objectif européen à 30 %, explique-t-il. Si ce n’est pas fait, l’UE sera en retard par rapport à certains de ses partenaires dans les négociations internationales, mais elle pourrait également mettre en danger ses politiques climatiques et manquer de nombreuses opportunités économiques. »
L’étude hollandaise note en effet que de nombreux pays ont promis de faire des efforts de réductions d’émissions plus ambitieux que l’UE : c’est le cas notamment de l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Norvège, la Suisse mais aussi la plupart des grands pays émergents. Les Etats-membres de l’UE risquent ainsi de rejoindre le camp des moins engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique… aux côtés des Etats-Unis, de la Russie ou du Canada.