Le Parlement européen envoie un signal fort avant le début du sommet de l’Onu sur le Climat à Cancun
Le Parlement européen a aujourd’hui adopté officiellement sa position sur
le Sommet de l’ONU sur le Climat. Les parlementaires ont envoyé un signal
fort à quelques jours du début de la négociation internationale qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre prochain au Mexique. Ainsi, non seulement, ils
appellent l’Union Européenne à être plus ambitieuse sur le climat, mais aussi à résoudre les contradictions de sa « diplomatie climatique ».
À l’issue du vote, Yannick Jadot (Verts / ALE), membre de la délégation officielle du Parlement à Cancun, a déclaré :
Sur les objectifs chiffrés
« Le Parlement a exigé que l’UE abandonne son objectif de réduction des
émissions de 20% en 2020, quelles que soient les avancées des
négociations. En effet, des études récentes montrent que cet objectif est obsolète : il sera atteint sans effort ! C’est devenu un obstacle à l’investissement vert et
à l’innovation et un boulet à traîner dans les négociations. Comme l’ont souligné les parlementaires européens, les gouvernements européens doivent passer à un objectif de 30% maintenant.
Sur la diplomatie climatique
Consentir à une seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto est une
étape décisive pour restaurer la confiance avec les pays en développement.
Malheureusement, les États Membres ne sont pas d’accord sur des points
clefs du Protocole comme par exemple sur la comptabilisation des émissions
forestières. Le Parlement appelle l’UE à résoudre ses conflits internes, à
parler d’une seule voix, et à indiquer clairement qu’elle est prête à
prolonger Kyoto. »
Pour Eva Joly (Verts / ALE), Présidente de la Commission Développement du
Parlement Européen :
Sur l’aide au développement
« La question de l’aide climatique aux pays en voie de développement va
peser sur les négociations de Cancun. Malheureusement, l’UE va manquer de
peu sa promesse de mobiliser 2,4 milliards d’euros en 2010. Surtout, elle
a ponctionné allègrement l’aide publique au développement existante,
contrairement à ses engagements. Cela risque de porter gravement atteinte
à ses relations avec les pays du Sud. C’est pourquoi le Parlement Européen a
exigé de l’UE qu’elle arrête ce recyclage choquant de l’aide publique
développement. »