Nos modes de vie ne doivent plus alimenter les conflits !
Eva Joly, ancienne Présidente de la commission du Développement au Parlement européen, déclare à l’issue de ce vote :
« Le tungstène, l’étain ou le tantale sont indispensables à la fabrication de nos téléphones portables, ordinateurs, ampoules etc. Or la production de ces objets du quotidien nécessite l’importation de ces minerais d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine où ils peuvent alimenter des groupes armés qui tirent des profits considérables de ce commerce. Grâce à l’action continue des écologistes, l’UE s’apprête aujourd’hui à mettre en place un approvisionnement responsable de ces minerais en Europe.
Sachant que les ressources naturelles sont à l’origine de près de 40% des conflits civils dans le monde selon l’ONU, le vote de la commission du Développement d’un système contraignant qui oblige les entreprises qui importent et utilisent ces minerais en Europe à s’assurer que ceux-ci ont été extraits dans le respect des droits fondamentaux et du droit international est une décision dont je me réjouis. Surtout, la commission du Développement s’est prononcée pour une application obligatoire du règlement tout au long de la chaine de valeur, c’est à dire des manufacturiers de matières premières ou de produits intermédiaires jusqu’aux distributeurs de produits finis.
Nos modes de vie de citoyens européens ont un impact direct sur les conflits dans le reste du monde et ce d’autant plus que les ressources se raréfient. Nous ne pouvons plus ignorer cette réalité. En votant ce texte, la commission du Développement n’a donc pas seulement suivi les recommandations de l’écologiste Judith Sargentini, elle a fait un premier pas vers la fin de la malédiction des ressources qui frappe les pays en développement. »
Pour Yannick Jadot, porte-parole des Verts/ALE pour le commerce international :
« C’est un signal fort qu’a adressé hier la commission du Développement du Parlement européen. Sous la pression des lobbies, la Commission européenne s’était limitée dans sa proposition à un régime d’auto-certification qui n’allait pas plus loin que le système existant de l’OCDE, et surtout qui ne changeait rien sur place ! Car il ne suffit pas de donner bonne conscience aux consommateurs européens en leur offrant des produits labellisés « hors de tout conflit ». Il faut éviter à tout prix que nos modes de vie servent à financer des groupes armés ! J’espère que dans les prochaines semaines, ce vote sera confirmé en commission du Commerce international, où la vision libre-échangiste prend trop souvent le dessus sur la responsabilité de l’Europe de réguler la mondialisation.«