Porcheries industrielles : nouveau dérapage vers le gigantisme
Lors de la campagne des européennes j’avais eu l’occasion de rencontrer à deux reprises des opposants à la construction de porcheries industrielles, une première fois à Trébrivan au cœur de la Bretagne, avec Mona Bras, et la seconde fois dans la Vienne, près de Chauvigny sous la houlette d’Yves Cayla et d’Alain Nourisson.
Dans les deux cas nous ne pouvions que constater la même dérive : la mise en place d’élevages ou de nurseries industrielles où le porc n’est qu’une machine à transformer les protéines végétales, sans souci ni de la qualité du produit, ni du bien-être animal et mettant à mal tout le périmètre avec des épandages abusifs qui détériore la qualité de la ressource en eau.
Il ne s’agit plus du tout d’agriculture mais d’agro-industrie où tout le monde est perdant sauf, bien entendu, les investisseurs de l’agro alimentaire, aussi bien les filières de l’alimentation que celles des produits phytosanitaires. Il ne s’agit pas de stigmatiser les paysans mais bien au contraire de revaloriser leur profession en dénonçant ces pratiques qui tuent l’emploi rural, massacrent les nappes phréatiques et dégoûtent assez vite le consommateur. Et d’aucuns, souvent les mêmes, mais en changeant de casquette, continuent à se plaindre de la « crise du porc » ! Nous marchons sur la tête.
Samedi dernier près de 300 personnes étaient réunies à Luzay, près de Thouars, pour protester contre une nouvelle implantation industrielle, de 3500 à 9000 truies naisseuses, une calamité potentielle dans cette région où les nappes phréatiques sont déjà fragilisées par les captages des maïsiculteurs.
Il va de soi que je soutiens cette action et je vais dans les prochains jours me manifester comme tous les élus Europe Ecologie du Poitou-Charentes auprès des commissaires enquêteurs dans les mairies de Luzay, Missé, Taizé-Maulais, Saint-Jean-de-Thouars et Saint-Varent.